Municipales : le Conseil scientifique pas opposé au second tour fin juin, mais sous conditions

© JEFF PACHOUD, AFP
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Si le Conseil scientifique, qui a remis son avis au gouvernement lundi soir, ne s’oppose pas formellement à la tenue du second tour des municipales à la fin du mois de juin, il appelle à ce que les règles de campagne soient "profondément modifiées", et émet des recommandations strictes pour le vote à proprement parler.

L’avis était très attendu. Il a finalement été transmis lundi soir au gouvernement. Le Conseil scientifique s’est prononcé sur la tenue du second tour des municipales fin juin, comme le souhaite le gouvernement et de nombreux élus, alors que l'épidémie de coronavirus n'est pas terminée. L’instance ne s’oppose pas formellement à l’organisation du scrutin, mais elle prévient d’abord des risques liés à la campagne électorale, et émet ensuite de nombreuses recommandations quant au déroulement du vote et du dépouillement. Enfin, le Conseil scientifique estime qu'une nouvelle évaluation sera nécessaire deux semaines avant la tenue d'un éventuel second tour. 

Si le Conseil scientifique choisit de ne pas s’opposer au second tour des municipales, c’est qu’il préfère la tenue d’un seul tour de scrutin au lieu de deux. Or, après juin, le gouvernement sera légalement tenu d’organiser deux tours de scrutins. "D’un point de vue sanitaire, la tenue d’un seul tour de scrutin plutôt que deux, indépendamment des dates retenues, est de nature à réduire les risques sanitaires, au sens statistique du terme", écrit l’instance.

"L’organisation de la campagne électorale devra être profondément modifiée"

Mais sa principale préoccupation demeure le déroulement de la campagne électorale. "Même si elle est limitée par de strictes mesures sanitaires, et qu’elle bénéficie d’un sens élevé des responsabilités des candidats et de leurs équipes, une campagne électorale est de nature à multiplier les contacts sociaux voire physiques (démarchage, réunions, marchés, attroupements…)", prévient le conseil.

"Si des élections sont organisées, l’organisation de la campagne électorale devra être profondément modifiée. D’autres modalités de campagne, certes limitées mais égales pour tous les candidats, peuvent être envisagées, notamment à travers l’usage du numérique", édicte encore l'instance.

Des conditions strictes et nombreuses

Quant à la tenu même du scrutin, le Conseil scientifique émet de nombreuses et très strictes conditions pour éviter une éventuelle propagation du virus. Il réclame d'abord que les personnes âgées ou fragiles ne soient pas membres des bureaux de vote, et qu'une file particulière leur soit réservée. Il préconise ensuite l'aération constante du bureau, une paroi en plexiglas pour protéger les membres du bureau, le port du masque pour les électerus et le lavage des mains à la'entrée et la sorite du bureau. Par ailleurs, les votants seront encouragées à amener leur propre style et devront être les seuls à manier leur pièce d'identité. Quant aux personnes présentant des symptômes, elles sont censées "être en situation d’isolement au domicile ou dans un lieu adapté", rappelle le Conseil. 

Ce n'est pas tout. le Conseil scientifique appelle au respect des distances minimales et préconise qu'un nombre limité de personnes soient présentes en même temps dans le bureau de vote. Enfin, le dépouillement devra être effectué par le moins de personnes possibles, avec port de masques et nettoyage régulier des mains. 

Une nouvelle évaluation 15 jours avant le vote

Le Conseil scientifique prévient enfin que sa décision n'est pas définitive. "Le Conseil scientifique appelle à tenir compte de la situation épidémiologique dans les 15 jours précédant la date décidée du scrutin, ainsi qu’à une surveillance soutenue 15 jours après le scrutin", écrit-il. "Cette évaluation pourrait alors motiver, selon ses résultats, une nouvelle interruption du processus électoral."