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Jean-Rémi Baudot, édité par Ugo Pascolo avec AFP , modifié à
Pour que le Premier ministre Édouard Philippe perde son fief du Havre, une union des gauches emmenée par le communiste Jean-Paul Lecoq tente de nationaliser les enjeux du second tour des municipales. Vendredi, Jean-Luc Mélenchon est même venu en personne pour peser de toute son aura sur cette élection. 

En tête au premier tour des municipales au Havre, Édouard Philippe a vu un front se monter contre lui, une union des gauches (PCF, LFI, PS et EELV) rassemblées par les circonstances derrière le candidat communiste Jean-Paul Lecoq. Et pour tenter de renverser la vapeur avant le second tour du 28 juin prochain, les opposants au Premier ministre ont un angle d'attaque : la politique nationale. Ils espèrent ainsi nationaliser les enjeux d'un scrutin local pour infliger une défaite à l'ancien maire et actuel Premier ministre.

"Les habitants du Havre ont un vote par procuration pour tous les Français"

Mercredi, une demi-douzaine d'élus PCF, LFI, PS et EELV s'étaient déjà pressés dans la cité portuaire pour alimenter le front anti-Philippe incarné par cette liste "citoyenne". Mais vendredi, c'est Jean-Luc Mélenchon en personne qui est venu sur le marché de Bléville chanter les louanges du candidat communiste aux municipales, Jean-Paul Lecoq, et peser de toute son aura sur ce scrutin local. "Les habitants du Havre ont un vote par procuration pour tous les Français qui n'ont pas accepté la réforme du Code du travail, la loi retraite ou encore la baisse des APL", a ainsi expliqué le leader de la France insoumise au micro d'Europe 1. 

"Si Édouard Philippe est battu au Havre, on en parlerait jusqu'à Marseille"

Car une victoire de Jean-Paul Lecoq face au Premier ministre serait "un immense coup de clairon, un élan formidable", s'enthousiasme-t-il ."Si Édouard Philippe est battu au Havre, on en parlerait jusqu'à Marseille", assure encore l'élu des Bouches-du-Rhône. Si le leader de la France insoumise fait donc tout pour nationaliser le scrutin, le concurrent à la mairie d'Édouard Philippe demande lui aussi de la clarté : "Le Havre a besoin d'un maire à plein temps ! Ça fait trois ans que la ville s'est endormie."

Le camp Philippe riposte

De son côté le camp d'Édouard Philippe ne reste pas les bras croisés, et martèle un peu plus loin sur ce même marché qu'il s'agit avant tout d'une élection locale. "On a à élire le futur maire du Havre", insiste auprès d'Europe 1 la députée Agnès Firmin Le Bodo. "Le PCF fait une campagne nationale, on fait une campagne locale. Notre projet est pour le Havre et les Havrais." Une riposte qui semble être efficace : selon un sondage Ifop paru la semaine dernière, le Premier ministre l'emporterait (53%) à une distance mesurée de son concurrent (47%).