La mort de Thomas fait courir "le risque d'un basculement" de la société, estime Olivier Véran. (Illustration) 2:02
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Jean-Luc Boujon avec AFP // Crédit photo : XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Selon le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, en déplacement ce lundi dans le village de Crépol dans la Drôme, la mort de Thomas fait courir "le risque d'un basculement" de la société. "La violence ne doit pas répondre à la violence", a-t-il dit en fustigeant "ceux qui crient vengeance au lieu de réclamer justice".

La mort de Thomas fait courir "le risque d'un basculement" de la société, a estimé lundi le porte-parole du gouvernement Olivier Véran en déplacement dans le village de Crépol dans la Drôme, où s'est déroulé le drame. Ce qui a coûté la vie à ce jeune homme de 16 ans n'est pas "une simple rixe en marge d'un bal de village" mais "un drame qui nous fait courir le risque d'un basculement de notre société, si nous ne sommes pas à la hauteur", a-t-il déclaré devant la presse.

"La violence ne doit pas répondre à la violence"

Pour ce faire, "c'est à la justice de rendre justice. Pas aux Français eux-mêmes", a-t-il poursuivi, en rappelant que neuf suspects ont déjà été mis en examen, notamment pour "meurtre en bande organisé" un chef passible de la perpétuité. "La justice permet de ne pas céder à la tentation de la vengeance par la violence dont se sont rendues coupables à Romans les factions de l'ultradroite animées par la haine et par le ressentiment", a ajouté le porte-parole du gouvernement.

"La violence ne doit pas répondre à la violence", a-t-il dit en fustigeant "ceux qui crient vengeance au lieu de réclamer justice". Des dizaines de militants de la mouvance identitaire, venus de toute la France, se sont retrouvés samedi et dimanche à Romans-sur-Isère, ville voisine de Crépol où Thomas étudiait et où vivent certains des suspects poursuivis pour leur participation aux violences qui ont conduit à la mort du jeune lycéen.

Des militants venus "pour en découdre"

Venus "pour en découdre" selon les autorités, les militants cagoulés ont été repoussés samedi soir par les forces de l'ordre qui ont procédé à une vingtaine d'interpellations. Un militant a été molesté et dénudé par des inconnus pendant le défilé organisé à proximité du quartier de la Monnaie, dont seraient issus certains des suspects. Dimanche, un nouveau rassemblement d'ultradroite a débouché sur sept interpellations, dont quatre jeunes venus du quartier sensible de la Monnaie.

Olivier Véran a assuré lundi que le gouvernement était "lucide" face à la "violence qui déferle parfois en solitaire mais qui se conjugue en meute, qui, chaque fois et partout où elle frappe, exacerbe un peu plus les tensions dans notre société". "Vous n'en pouvez plus de ces bandes violentes, nous non plus", a-t-il lâché, en promettant "la mobilisation pleine et entière du gouvernement pour garantir la sécurité de tous les citoyens".