Mis en cause pour harcèlement sexuel, Guénolé dénonce des "méthodes staliniennes"

Thomas Guénolé formule des critiques en interne depuis plusieurs semaines sur l'organisation de la France insoumise.
Thomas Guénolé formule des critiques en interne depuis plusieurs semaines sur l'organisation de la France insoumise. © AFP
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avec AFP
Thomas Guénolé dénonce des "méthodes staliniennes" utilisées pour étouffer ses critiques sur le fonctionnement du mouvement après que La France insoumise a annoncé jeudi qu'il avait l'objet d'une signalement pour harcèlement sexuel.

La France insoumise a annoncé jeudi que Thomas Guénolé, candidat pour les élections européennes, avait fait l'objet d'un signalement par une militante pour "harcèlement sexuel", tandis que l'intéressé dénonce des "méthodes staliniennes" utilisées pour étouffer ses critiques sur le fonctionnement du mouvement.

"Le comité électoral a reçu un signalement d'une jeune femme dénonçant des faits pouvant s'apparenter à du harcèlement sexuel de la part de Thomas Guénolé", indique le comité électoral de LFI, dans un communiqué. Il dit avoir saisi sa "cellule de veille et de vigilance". "Nous découvrons avec stupeur le communiqué de Thomas Guénolé qui instrumentalise des prétextes politiques pour sa défense", ajoute le comité électoral.

Il dénonce le mouvement comme "une dictature"

Une allusion au communiqué au vitriol publié quelques minutes plus tôt par le politologue, où celui-ci attribue ces accusations aux critiques qu'il formule en interne depuis plusieurs semaines sur l'organisation du mouvement. "Fort 'opportunément', les dirigeants de la France insoumise se mettent à employer contre moi des méthodes staliniennes", affirme-t-il : "m'accuser de choses sur la base de rumeurs mais refuser de me communiquer le moindre document m'incriminant précisément ; faire pression sur moi pour que je retire 'spontanément' ma candidature LFI à l'élection européenne."  Et celui qui figure en 14ème position, non éligible en l'état actuel des intentions de vote, sur la liste LFI pour le scrutin du 26 mai, de dénoncer le mouvement "comme une dictature".

"Jean-Luc Mélenchon, lui, gouverne LFI en autocrate"

"Tandis que le soulèvement historique des 'Gilets Jaunes' exige le RIC et la démocratie directe, Jean-Luc Mélenchon, lui, gouverne LFI en autocrate", dénonce-t-il. "Distant des militants de terrain, l'appareil central fonctionne comme une toile d'araignée : des cercles de plus en plus étroits, jusqu'à 'JLM' au centre qui in fine décide de tout ce qui compte en symbiose avec Sophia Chikirou", dont le retour pour les européennes avait provoqué le retrait de la tête de liste pressentie, Charlotte Girard, affirme Thomas Guénolé dans son communiqué.

En outre, selon Thomas Guénolé, "les enquêtes judiciaires sur les comptes de campagne présidentielle de LFI font peser un risque judiciaire élevé de condamnation de Jean-Luc Mélenchon, avant la prochaine élection présidentielle, à une peine d'inéligibilité". LFI est visée par des enquêtes sur les comptes de la campagne 2017 et sur les conditions d'emploi d'assistants d'eurodéputés. "Des millions de gens voudraient soutenir la France insoumise pour son programme, mais s'y refusent juste à cause de la personnalité imprévisiblement colérique de Jean-Luc Mélenchon", estime par ailleurs Thomas Guénolé.