Michel Sapin était l'invité d'Europe Soir, jeudi.
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T.M. , modifié à
Sur Europe 1, le ministre de l'Économie et des Finances s'est félicité des derniers chiffres du chômage. En assurant qu'ils ne conditionnaient pas une éventuelle candidature de François Hollande en 2017.
INTERVIEW

En octobre, le nombre de demandeurs d'emploi sans aucune activité a baissé pour le deuxième mois consécutif : -11.700 sur la période, soit une baisse de 0,3%. Sur un an, le chômage a même diminué de 2,8%. Des chiffres qui pourraient être décisifs dans la course à l'Elysée. François Hollande pourrait en effet s'appuyer sur ces résultats pour briguer un second mandat, lui qui avait conditionné sa candidature à une inversion de la courbe.

Ses décisions "lui appartiennent". Didier Guillaume, le chef de file du groupe socialiste au Sénat, a affirmé mardi que le chef de l'État annoncerait sa décision le 10 décembre. "Les décisions du président de la République lui appartiennent", commente prudemment Michel Sapin sur Europe 1. "Le chômage n'est pas le seul élément dans sa décision", assure le ministre de l'Économie et des Finances.

"C'est le mieux placé pour rassembler". "C'est une décision profondément intime, profondément lourde et sérieuse, qui doit se prendre en regardant le paysage, et notamment la baisse du chômage, mais qui doit se prendre en regardant d'autres éléments : qu'est-ce qu'on propose aux Français ?", continue Michel Sapin, qui ne cache pas son souhait de voir François Hollande se représenter. "C'est le mieux placé pour rassembler la gauche et pour rassembler les Français", souligne-t-il.

Pas de triomphalisme. Le ministre se félicite néanmoins de cette baisse du nombre de demandeurs d'emploi. "Nous n'avons pas connu de telle baisse depuis 2008, donc depuis avant la crise. Il faut continuer, patiemment", exhorte-t-il. Car le bilan reste négatif depuis le début du quinquennat : la France comptait fin octobre 555.000 chômeurs de plus que lors de la prise de fonction de François Hollande, soit une hausse de 18%. "C'est la raison pour laquelle je n'ai pas un ton triomphant", tempère le ministre.

"Les politiques qui ont été menées portent aujourd'hui leurs fruits". "Ces 555.000 se comparent aux millions de plus du quinquennat précédent. Ce qui est important, c'est que les politiques qui ont été menées portent aujourd'hui leurs fruits", lance-t-il, alors que le président de la République a lui aussi reconnu, quelques minutes plus tôt, que la bataille pour l'emploi était "longue" mais qu'elle "porte ses fruits"