Au fur et à mesure que la nuit avançait, et que "l'horreur de ces attaques remontait", le gouvernement a compris que ce qui se déroulait n'était pas un simple attentat, mais "un acte de guerre". 3:41
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Ugo Pascolo , modifié à
Invité d'Europe Soir alors que la France commémore les 5 ans des attentats de Paris et de Saint-Denis, Manuel Valls revient sur cette nuit d'horreur. Premier ministre à l'époque, il se souvient avoir rapidement compris qu'il s'agissait ne s'agissait pas d'un simple attentat, mais d'un "acte de guerre".
INTERVIEW

Un événement que ni le Premier ministre, ni l'homme dans le costume n'oublieront. Alors que la France commémore ce vendredi les cinq ans des attentats de Paris et de Saint-Denis, qui ont fait 130 morts et 413 blessés, Manuel Valls revient sur cette soirée dramatique. Invité d'Europe Soir, celui qui était alors Premier ministre se souvient avoir compris au soir des attaques que "nous basculions d'époque". Un moment marquant aussi bien pour le politique que pour l'homme. 

"La volonté de s'attaquer à ce que nous sommes"

Si sa première pensée va avant tout aux victimes et aux blessés de ce 13-Novembre, à "ces jeunes détruits par des balles de kalachnikov", Manuel Valls l'avoue : il n'est pas "sorti indemne" de ces attentats. Pour lui, cette soirée marque un changement, un point de bascule entre deux époques. "Nous pouvions connaître de nouveau, après une période d'insouciance, des formes de guerre."

Un combat d'autant plus "terrible" que l'ennemi vient de "notre sein". "Ça venait et ça vient toujours de chez nous", fait remarquer Manuel Valls en faisant allusion sans les nommer aux attentats de Conflans-Sainte-Honorine et de Nice. Mais si l'époque a changé, "la volonté de s'attaquer à ce que nous sommes, (une civilisation, une démocratie, une culture) et celle de nous briser, de créer des ruptures dans notre société" sont les mêmes, pointe-t-il. 

"Un acte de guerre"

Preuve supplémentaire de la violence du drame de ce 13-Novembre, Manuel Valls se souvient encore parfaitement de la façon dont il a appris que la France venait de subir "un acte de guerre". "J'ai en tête l'appel d'un journaliste du Monde qui habitait juste au-dessus du bar du restaurant La Belle Equipe, l'une des terrasses frappées par les terroristes. J'étais à mon domicile et tandis qu'il me parlait de ce qui était en train de se passer, j'ai compris avec ce que j'avais déjà comme information sur le Stade de France que nous faisions face à une attaque multi-sites."

Au fur et à mesure que la nuit avançait, et que "l'horreur de ces attaques remontait", le gouvernement a compris que ce qui se déroulait n'était pas un simple attentat, mais "un acte de guerre".