Maintien de l'ordre : l'Intérieur précise la place des journalistes dans les manifestations

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Le ministère de l'Intérieur se penche sur la place de sjournalistes lors des manifestations (Archives). © Thomas SAMSON / AFP
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avec AFP
"Circulation libre", "attestation d'identification", "canal de communication" : le ministère de l'Intérieur a publié lundi une partie de la nouvelle version du schéma national du maintien de l'ordre (SNMO) qui précise la place des journalistes dans les manifestations. L'intégralité du schéma sera diffusé dans les prochains jours

"Circulation libre", "attestation d'identification", "canal de communication" : le ministère de l'Intérieur a publié lundi une partie de la nouvelle version du schéma national du maintien de l'ordre (SNMO) qui précise la place des journalistes dans les manifestations, ainsi que l'a ordonné la justice. L'intégralité du SNMO sera diffusé dans les prochains jours, a précisé l'entourage du ministre Gérald Darmanin.

Les journalistes ne sont pas tenus de quitter les lieux lors d'une dispersion

Le chapitre "journalistes" de la nouvelle version prévoit de garantir "la sécurité physiques des journalistes" car "il est impératif de protéger le droit d'informer", ont indiqué dans un communiqué Gérald Darmanin et sa collègue de la Culture Roselyne Bachelot. Ainsi, "les journalistes peuvent continuer d'exercer leurs missions lors de la dispersion d'un attroupement sans être tenus de quitter les lieux" dès lors qu'ils se placent de telle sorte "qu'ils ne fassent pas obstacle à l'action des forces de l'ordre" dans les manifestations déclarées comme interdites, indique la nouvelle version du schéma.

En juin dernier, le Conseil d'Etat avait infligé un désaveu au locataire de la place Beauvau en annulant plusieurs dispositions du nouveau SNMO présenté en septembre 2020 et en l'obligeant à revoir sa copie. Parmi les mesures censurées figuraient l'obligation faite aux journalistes de quitter les lieux des manifestations à leur dispersion ou la technique de "la nasse" - qui consiste à encercler les manifestants et à les retenir dans un périmètre donné.

Un mois avant la décision du Conseil d'Etat, la commission indépendante Delarue sur les relations entre la presse et les forces de l'ordre avait fait des propositions pour rapprocher les deux parties. Elle proposait notamment le non recours aux accréditations pour la presse et l'absence d'obligation de dispersion lors des manifestations.

Il est "nécessaire" que les journalistes soient identifiables

Le nouveau schéma affirme qu'il est "nécessaire" que les journalistes soient identifiables, en présentant une carte de presse ou une "attestation normalisée d'identification fournie par leur employeur ou commanditaire" à partir de janvier 2022. "Cette attestation a été validée par la profession et reconnue par le ministère public", précise le document.

En outre, un "référent" au sein des forces de l'ordre "formé et spécifiquement disponible" sera désigné pour toutes les manifestations et "un canal d'échange sera mis en place, sous forme d'une "boucle" de télécommunication. La question du maintien de l'ordre fait l'objet de vives controverses depuis la vague de protestation contre la loi travail en 2016, et, surtout, le mouvement des "gilets jaunes" en 2018-2019. Leurs cortèges ont été émaillés de violentes échauffourées, de dégradations et de nombreux blessés dans les rangs des manifestants, notamment éborgnés par des tirs de LBD (lanceur de balle de défense) des forces de l'ordre.