Macron, "un stratège déterminé et rusé" selon Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon, Eric FEFERBERG / AFP 1280
Pour Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron est "un mélange de Sarkozy et de Giscard". © Eric FEFERBERG / AFP
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avec AFP
Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise, assure que "jamais un président n'avait eu autant de médias dans sa main", dans une interview à paraître samedi dans Libération.

"Nous affrontons un stratège déterminé et rusé. De plus (...) jamais un président n'avait eu autant de médias dans sa main. On vit dans une ambiance d'apologie permanente", affirme Jean-Luc Mélenchon dans les colonnes de Libération avant les "marées populaires" espérées par les organisateurs, dont LFI, lors des manifestations anti-Macron de samedi dans toute la France.

"Un mélange de Sarkozy et de Giscard." "Ce n'est pas Hollande, cet ectoplasme flottant sur l'eau tiède qui ne bougeait pas en attendant que tout le monde s'épuise. Macron, lui, est continuellement en mouvement. Un mélange de Sarkozy et de Giscard. A l'Assemblée, il pleut des textes de loi. Journalistes et députés suffoquent. Les militants sont durement réprimés. La lutte est rude", dit-il.

Mais "le monde de Macron n'a pas gagné", ajoute le leader de LFI, assurant que "des milliers de jeunes étudiants ont divorcé avec le système". "Ce qui l'emporte aujourd'hui dans les esprits, que l'on ait ou pas participé au blocage de sa fac, c'est que ce monde est pourri. Et que ses valeurs ne valent pas la peine d'être vécues. Je me souviens du monde étudiant à la fin des années 90. La mentalité générale était largement acquise aux idées libérales. C'est fini. Monsieur Macron vient de divorcer d'avec cette jeunesse", affirme-t-il.

"L'élection a été faussée au premier tour." "Cela fait un an qu'il est élu et on se croirait à la fin de l'ère Hollande : la contestation est partout. Il a moins de 50 % d'opinions favorables. Ce pays est en ébullition. La présidentielle n'a rien purgé. En fait, l'élection a été faussée au premier tour, où il est passé d'une tête sur un discours 'ni droite ni gauche', et au second, dans un vote imposé. Résultat, un président pour riches bien à droite. Bien des gens se sont fait avoir. Ils le savent désormais".

Il affirme également que les dix-sept députés LFI, "dix-sept têtes dures, habituées à (se) débrouiller seuls, chacun avec son tempérament (...) ont appris à travailler ensemble". "Je nous sens plus forts. Si demain, il fallait faire un gouvernement, je sais avec qui", dit-il.