LR : Valérie Pécresse revendique une ligne qui ne soit "ni Macron ni Buisson"

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Valérie Pécresse pourrait mettre en place une opposition interne à Laurent Wauquiez au sein des Républicains. © Bertrand GUAY / AFP
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R.Da. avec AFP
La présidente de l’Île-de-France a lancé son mouvement dimanche, se réclamant d'une troisième voie entre la droite dure de Laurent Wauquiez et les députés LR qui ont choisi de voter la confiance à l'exécutif.

Les divisions à droite continuent de se creuser. Valérie Pécresse a réclamé dimanche "un devoir d'inventaire" des Républicains, afin d'être en capacité de "construire une alternative crédible au gouvernement", à l’occasion du lancement de son mouvement Libres!. "J'ai la conviction intime que rien ne serait pire que de repartir comme avant. Rien ne serait pire que de servir aux Français la saison 3 de ‘à droite toute!’", a lancé la présidente de la région Ile-de-France, devant près de 2.000 personnes, à Argenteuil, dans le Val-d'Oise.

Une troisième voie. Valérie Pécresse a créé Libres! pour "tous ceux qui ont été déçus par la droite et le centre", mais au sein du parti Les Républicains. Son but : se démarquer de la ligne droitière de Laurent Wauquiez, favori pour prendre la présidence du parti en décembre. "On en a assez des rediffusions!", a ajouté celle qui se définit comme une "gaulliste sociale", "attachée à la valeur d'autorité" et "engagée pour lutter contre toutes les injustices".

"Ni Macron ni Buisson", a lancé l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy. Une manière aussi de tacler les douze députés LR qui ont choisi de rallier des élus UDI à l’Assemblée nationale pour former un groupe de "Constructifs" se disant prêts à soutenir la politique du gouvernement. "On a une troisième voie à inventer", a réaffirmé Valérie Pécresse, afin de "construire une alternative crédible au gouvernement. Nous avons un devoir d'inventaire sur les raisons de nos deux défaites successives en 2012 et 2017". 

"Une droite vraiment sociale". Après les dernières défaites historiques de la droite à la présidentielle et aux législatives, "l'heure est grave", a-t-elle affirmé. "Ce que nous venons de vivre, c'est bien plus qu'une défaite. C'est un changement d'époque. L'élection d'Emmanuel Macron, un président qui se dit ‘et de gauche et de droite’" et qui a nommé un Premier ministre issu de nos rangs, cette élection nous oblige. Elle nous oblige à une remise en cause radicale".

"Je rêve d'une droite vraiment sociale qui refuserait l'assistanat, mais ne se bornerait pas à cela ! Une droite qui innoverait, qui prouverait que, dans le domaine social, il y a ceux qui disent, et ceux qui font [...], d'une droite qui mettrait l'humain au premier plan de ses décisions", a expliqué Valérie Pécresse. "Arrêtons ainsi de promettre l'abrogation de la loi Taubira sur le mariage pour tous. Nous savons bien qu'il est humainement impossible d'y revenir, car derrière cette loi il y a des couples qui s'aiment", a-t-elle également insisté, toujours en opposition à Laurent Wauquiez, qui souhaite réécrire la loi.

Guerre des chefs. La recomposition des Républicains s’est accélérée depuis la rentrée, mais les principaux ténors du parti s’opposent quant à la ligne politique à suivre, beaucoup s’inquiétant notamment de la ligne dure défendue par Laurent Wauquiez, et à qui certains responsables frontistes tendent déjà la main. Pour l’heure, cinq candidats sont officiellement déclarés, outre le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes : le juppéiste Maël de Calan, le sarkozyste Daniel Fasquelle, la filloniste Florence Portelli, le député du Vaucluse Julien Aubert et Laurence Sailliet, membre du bureau politique.