Wauquiez défié, LR déchiré, la droite dispersée

© SEBASTIEN BOZON / AFP
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Aurélie Herbemont et Idèr Nabili
En pleine tempête après l'échec électoral de dimanche, le président des Républicains Laurent Wauquiez a convoqué lundi un bureau politique exceptionnel. Mais tous les cadors des Républicains ne sont pas sur la même ligne.

Après le séisme des européennes pour LR (8,48%), Laurent Wauquiez a convoqué lundi un bureau politique exceptionnel. Certains ténors en étaient absents, comme François Baroin, Gérard Larcher ou Bruno Retailleau. Alors que sa ligne politique est contestée, Laurent Wauquiez a profité de cette réunion pour proposer des états généraux de la droite à la rentrée, en espérant apaiser les esprits qui s’échauffent depuis dimanche soir.

Des états généraux pour se redresser ?

"C’était plus une thérapie de groupe qu’un règlement de compte à OK corral", confie un élu, à l'issue du bureau politique. François-Xavier Bellamy, tête de liste des Républicains, demande "pardon" pour son échec. Laurent Wauquiez parle lui de "choc majeur", de "défaite amère", et propose des états généraux pour tout remettre à plat. Valeurs, projets, fonctionnement, stratégie d’alliance, tout sera sur la table, promet-il.

Woerth doute de Wauquiez, Pécresse appelle à un rassemblement

Lors du bureau politique, Éric Woerth interpelle directement Laurent Wauquiez, en lui demandant s'il "est le mieux placé pour faire le rassemblement". Mais à la sortie, il n’est pas convaincu par ces états généraux proposés par le président des Républicains. "Ce n’est pas une mauvaise méthode, mais ça ne peut pas être une méthode d’attente. On ne va pas refaire le grand débat d’Emmanuel Macron. L'échec est total, la réforme doit être totale", selon le député LR de l'Oise.

Valérie Pécresse, elle, a déjà préparé sa contribution, et demande le soutien du président du Sénat. "Moi j'en appelle à Gérard Larcher, qui peut être un trait d'union entre Les Républicains, l'UDI, Xavier Bertrand, François Baroin, pour que l'on se rassemble, et pour que l'on travaille à une plateforme commune de la droite et du centre", déclare la présidente de la région Île-de-France. Plusieurs dirigeants réclament un changement de ligne politique. Laurent Wauquiez, lui, demande du temps. Mais tous sont d’accord : LR est en danger de mort.