L'ancien président est décédé ce 3 décembre. 9:48
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Océane Herrero avec AFP , modifié à
Louis Giscard d'Estaing, invité au micro d'Europe 1, est revenu sur plusieurs moments forts de la carrière politique et de la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, décédé ce 3 décembre. Il a notamment évoqué sa défaite à l'élection présidentielle de 1981, un épisode douloureux pour son père.
INTERVIEW

L'ancien président Valéry Giscard d'Estaing est mort mercredi soir à 94 ans "entouré de sa famille" dans sa propriété d'Authon dans le Loir-et-Cher, selon les informations d'Europe 1. L'ancien chef de l'Etat (1974-1981) avait été hospitalisé à plusieurs reprises ces derniers mois pour des problèmes cardiaques. Son fils, Louis Giscard d'Estaing, était l'invité de Sonia Mabrouk sur notre antenne ce jeudi. "Mon père a été meutri par la défaite de 1981" à l'élection présidentielle, a expliqué Louis Giscard d'Estaing, tout en estimant que les hommages rendus en cette journée illustrent le bon bilan de son père à la présidence.

Une action "reconnue"

"Cela montre à quel point son action est reconnue", a-t-il développé. "J'entends les hommages qui viennent de ceux qui l'ont accompagné, mais aussi de ses adversaires qui reconnaissent l'extraordinaire qualité de son action politique. Elle touchait aussi bien la modernisation de la société française que la place des femmes. Il avait confié à Simone Veil un ministère de plein exercice qui lui a permis de porter la loi de légalisation de l'IVG", note-t-il notamment. "Mais il y en a eu beaucoup d'autres  réformes sur le plan économique, sur le plan de la vie de tous les jours. Des réformes telles que la Loi sur la consommation".

Des réformes qui ne lui ont pour autant pas permis de remporter un nouveau septennat en 1981, alors qu'ils se présentait à sa réélection face à François Mitterrand. "Il a indiscutablement été meurtri par le fait que son action politique ne lui a pas permis de continuer. Il considérait qu'il avait encore beaucoup de choses à faire. Il pensait que la France était exposée à des vrais risques, à l'instar des deux chocs pétroliers".

L'élan de la jeunesse

Emmanuel Macron, par sa jeunesse et sa vision réformatrice, a souvent été comparé à Valéry Giscard d'Estaing. Figure de la vie politique française, incarnation du centre droit et tombeur du gaullisme, Giscard d'Estaing avait été élu à l’Élysée en mai 1974 à l'âge de 48 ans, alors le plus jeune président depuis Louis Napoléon-Bonaparte. "C'est une bonne chose aujourd'hui que des politiques continuent de s'en inspirer comme modèle", juge Louis Giscard d'Estaing. "Il avait apporté un élan de modernité à partir de 1974, pour la jeunesse et pour l'ensemble des Français." Dans la nuit du 3 décembre, son lointain successeur Emmanuel Macron lui a ainsi rendu hommage dans un communiqué. Il a salué la mémoire d'un chef d'Etat dont "le septennat transforma la France". "Les orientations qu'il avait données à la France guident encore nos pas. Serviteur de l'État, homme politique de progrès et de liberté, sa mort est un deuil", a-t-il écrit.