Loi immigration : syndicalistes, associatifs et universitaires demandent à Macron son retrait

Sophie Binet
Les signataires jugent que "la seule issue viable est aujourd'hui de retirer ce projet de loi immigration" (illustration). © XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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avec AFP / Crédit photo : XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Ce dimanche, les syndicalistes, associatifs et universitaires réclament à Emmanuel Macron le retrait du projet de loi immigration. Les signataires demandent "solennellement au président de la République de ne pas céder à cette spirale de la surenchère de propositions attentatoires aux droits fondamentaux des personnes".

Les numéros 1 de la CFDT et de la CGT, des responsables d'associations de lutte contre la précarité ou de défense des droits des étrangers et des universitaires demandent dimanche à Emmanuel Macron le retrait du projet de loi immigration, "tache indélébile sur nos principes républicains". A la veille de l'examen du texte par des députés et sénateurs en commission mixte paritaire (CMP), les signataires demandent "solennellement au président de la République de ne pas céder à cette spirale de la surenchère de propositions attentatoires aux droits fondamentaux des personnes".

Le "vent mauvais" en France et en Europe

Les secrétaires générales de la CFDT et de la CGT, Marylise Léon et Sophie Binet, les responsables de la Cimade, de la Fondation Abbé-Pierre, de la LDH, de France Terre d'Asile, de l'Uniopss (associations du secteur social), ainsi que François Héran, professeur au Collège de France, et Camille Schmoll (directrice de recherches à l'EHESS) jugent que les mesures qui servent de base à la CMP, issues du texte voté par le Sénat, "portent atteinte à nombre de nos principes républicains, en matière d'inconditionnalité d'accès aux soins ou au logement, de respect de la dignité, de refus d'entériner des logiques de préférence nationale".

Les signataires considèrent comme autant de "compromissions" ou de "marchandages" des mesures comme le conditionnement des prestations sociales à 5 ans de présence régulière en France, le rétablissement du délit de séjour irrégulier, la suppression de l'Aide médicale d'Etat (AME), le durcissement de l'accès aux titres de séjour ou encore la promesse d'accroître les expulsions. Dénonçant le "vent mauvais" en France et en Europe, le "poison grandissant de la haine et du rejet de l'autre", les signataires jugent que "la seule issue viable est aujourd'hui de retirer ce projet de loi, qui a démontré qu'il ne pouvait être adopté par une majorité parlementaire sur une base respectueuse de nos valeurs républicaines".

"On est à un moment grave pour les personnes étrangères et pour notre pays. Jusqu'au bout, il faut pouvoir interpeller. Ce qui se joue là ce sont des choses fondamentales pour nos principes républicains", a résumé auprès de l'AFP Fanélie Carrey-Conte, secrétaire générale de la Cimade.