Limitation à 80 km/h : des sénateurs proposent de laisser la main aux départements

Les sénateurs protestent contre une mesure qui handicape les départements ruraux.
Les sénateurs protestent contre une mesure qui handicape les départements ruraux. © NICOLAS TUCAT / AFP
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avec AFP , modifié à
Mécontents de la baisse nationale de la vitesse maximale à 80 km/h sur les routes secondaires, des sénateurs demandent des "aménagements" au gouvernement.

Des sénateurs préconisent, dans un rapport présenté jeudi, que les départements déterminent les routes secondaires sur lesquelles sera appliquée la limitation de vitesse à 80 km/h, mesure très controversée prévue par le gouvernement pour juillet. Pour faire baisser la mortalité routière, l'exécutif a annoncé en janvier la réduction de 90 à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée sur 400.000 km de routes secondaires à double sens sans séparateur central (terre-plein, glissière).

"Souci d'acceptabilité". Le projet "a un souci d'acceptabilité, particulièrement dans les départements ruraux où il augmente le sentiment de fracture territoriale", a déclaré lors d'une conférence de presse Jean-Luc Fichet, sénateur PS du Finistère, coauteur du rapport avec Michel Raison (LR, Haute-Saône) et Michèle Vullien (Union centriste, Rhône-Alpes). Ils proposent de mettre en place des "concertations départementales" entre juin et décembre: l'idée est de réunir État, départements et associations pour dresser une liste "définitive" des routes qui, du fait de leur dangerosité, seraient concernées par les 80 km/h. Parmi les reproches formulés par les sénateurs: l'insuffisance des moyens accordés à la prévention routière et l'entrée en vigueur, selon eux précipitée, de cette mesure.

Une mesure très critiquée à droite. L'expérimentation de la limitation à 80 km/h, menée dans quatre départements entre juillet 2015 et juin 2017, "ne permet pas de tirer de conclusions concernant l'impact de la mesure" sur le nombre d'accidents, jugent-ils. "On ne demande pas au gouvernement de reculer, mais d'aménager", a fait valoir Michel Raison. La solution avancée par les sénateurs est "la seule qui permette une mesure équilibrée et acceptable par tous", a estimé l'association 40 millions d'automobilistes dans un communiqué. La limitation à 80 km/h est depuis plusieurs mois très critiquée à droite (majoritaire au Sénat), parmi les automobilistes et dans les territoires ruraux.