Libération de Georges Ibrahim Abdallah : la gauche se réjouit, une attitude «insupportable» pour Aurore Bergé
La cour d’appel de Paris a ordonné ce jeudi la remise en liberté du terroriste Georges Ibrahim Abdallah, condamné à perpétuité en 1987 pour complicité d’assassinat de diplomates américains et israéliens. "C'est insupportable que certains puissent se réjouir qu'un homme, condamné et reconnu coupable, fêtent cette libération", estime Aurore Bergé.
Après 40 ans derrière les barreaux, le militant Georges Ibrahim Abdallah, membre de la fraction armée révolutionnaire libanaise (FARL), l'organisation terroriste et marxiste qui a revendiqué plusieurs attentats mortels, va être libéré. Cette libération a engendré une série de réactions politiques où certains le qualifie tantôt de martyr, tantôt de bourreau.
"Plus vieux prisonnier politique de France", selon LFI
À gauche, notamment au sein de La France insoumise, plusieurs personnalités n'ont pas caché leur enthousiasme : "Immense soulagement à l’annonce de la libération de Georges Ibrahim Abdallah. Plus vieux prisonnier politique de France, il est détenu depuis plus de 40 ans, libérable depuis plus de 25 ans. Reconnaissance à ceux qui l’ont toujours soutenu. Les Insoumis y ont pris toute leur part", a déclaré sur X la patronne des députés LFI, Mathilde Panot.
"Merci à ceux qui n’ont rien lâché pour obtenir la libération de celui qui est le plus ancien prisonnier politique du monde", a renchéri son collègue Éric Coquerel. Une position "insupportable" pour Aurore Bergé, ministre de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, invitée de la Grande interview Europe 1-CNews ce vendredi matin.
"Ce n'est jamais une bonne nouvelle"
"Ce n'est jamais une bonne nouvelle qu'une personne qui a été condamnée pour complicité de crimes terroristes soit libérée. En tout cas, ce qui est encore plus insupportable, c'est que l'on puisse se réjouir qu'un homme qui a été condamné, reconnu coupable par la justice française, parce que complicité de crimes terroristes pour deux personnes qui ont été assassinées, soit libre. Qu'ils fêtent cette libération et, pire, d'oser dire qu'il s'agissait d'un prisonnier politique", s'agace-t-elle.
"Il n'y a pas de prisonnier en France, il y a une justice, et cette justice est indépendante, elle est impartiale, elle a fait son travail en condamnant, et je regrette évidemment ces prises d'opposition insupportables", insiste la ministre. Georges Ibrahim Abdallah pourra la semaine prochaine rejoindre dès sa sortie de prison son village d’enfance dans le nord du Liban. La justice a conditionné sa libération par l’obligation de quitter la France et de ne plus jamais y remettre les pieds.