Le Pen vs Dupont-Aignan, divorce acté, match engagé

Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen, GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP 1280
© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
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Maxence Lambrecq, édité par Grégoire Duhourcau
Nicolas Dupont-Aignan a refusé dimanche la proposition de liste commune de Marine Le Pen pour les élections européennes. Un coup dur pour elle, un pari risqué pour lui.

C’est un coup dur pour Marine Le Pen, qui vient de rebaptiser le Front national en "Rassemblement national". Elle avait proposé jeudi, dans une lettre ouverte à Nicolas Dupont-Aignan, de faire une liste commune en vue des élections européennes. Une proposition que le leader de Debout la France a refusée dimanche sur France 3. Pour Marine Le Pen, ça tombe très mal, 48 heures après ce changement de nom. Le divorce est acté entre les deux alliés de la présidentielle et c’était, en fait, le seul parti politique avec lequel le "RN" avait une chance de s’associer.

Deux pistes pour Marine Le Pen. Alors, maintenant, pour rebondir et afficher quand même un certain "Rassemblement" pour ses Européennes, Marine Le Pen a deux pistes, deux espoirs. Le premier, c’est le débauchage de Thierry Mariani, ancien ministre LR de Nicolas Sarkozy et ça a l’air plutôt bien parti au vu de ses dernières déclarations. Et le second espoir réside dans les sondages. Aujourd’hui, Nicolas Dupont-Aignan est crédité de 6% des voix. S’il passe sous la barre des 5, il n’aura pas de député à Bruxelles. "Ça va sans doute le faire réfléchir" confie dimanche soir un proche de Marine Le Pen à Europe 1.

Le pari risqué de Nicolas Dupont-Aignan. C’est clair, Nicolas Dupont-Aignan prend là un pari très risqué. Lui se dit que c’est le moment ou jamais de prendre le dessus sur Marine Le Pen, que cette élection peut lui servir de tremplin vers 2022 et qu’il faut donc qu’il soit tête de liste. Mais attention, il pourrait bien passer pour le diviseur du camp eurosceptique et ça, en général, ça ne pardonne pas. Il va donc suivre de près sa popularité ces prochaines semaines pour voir s’il adoucit son discours à l’égard du "Rassemblement national".