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Hadrien Bect, édité par Romain David , modifié à
Agnès Buzyn, arrivée troisième au premier tour des municipales à Paris dimanche, a estimé dans un entretien au Monde que cette élection aurait dû être reportée, compte tenu du contexte sanitaire. Elle assure avoir prévenu le Premier ministre de la menace à venir lorsqu’elle était encore en poste au gouvernement, comme ministre de la Santé.

Depuis mardi, le gouvernement est en pleine polémique après une prise de parole venue des rangs même de la majorité, et très largement commentée. Dans les colonnes du Monde, Agnès Buzyn, candidate malheureuse à la mairie de Paris, a estimé que les élections municipales n’auraient jamais dû se tenir compte-tenu de la crise du coronavirus.  

"On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade", a déclaré l’ancienne bonne élève du gouvernement au quotidien du soir, assurant avoir formulé cette proposition dès janvier, en vain. Les propos de l’ex-ministre de la Santé sont tranchants, et plusieurs leaders de l’opposition, comme Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, s’en sont saisis pour demander des comptes au gouvernement. "Quand l’épidémie sera derrière nous, il faudra qu’elle s’explique", a également commenté Xavier Bertrand sur Europe 1.

"C’est un suicide politique"

Du côté de La République en marche c’est la sidération, si Emmanuel Macron, comme Edouard Philippe, ne l’accablent pas - le Premier ministre a d’ailleurs balayé la polémique mardi soir sur France 2, arguant simplement que "beaucoup de médecins n’étaient pas d’accord avec elle" -  d’autres s’en chargent et mettent en avant l’impact de son score ce week-end (17,6%). "Je pense qu’elle n’est plus dans son état normal depuis dimanche", glisse un ministre. Certains assurent qu’elle aurait même évoqué un retrait de la course à la mairie de Paris avant le second tour.

Très vite, Agnès Buzyn a dit avoir regretté l'utilisation du mot "mascarade", mais confirme avoir averti Edouard Philippe dès janvier sur la menace d’une crise sanitaire. "Ce qui s’est passé est un suicide politique", lâche tout de même un conseiller ministériel, avec potentiellement des conséquences pour le sommet de l’exécutif.