Emmanuel Macron 1:31
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Michaël Darmon , modifié à
Emmanuel Macron a été giflé mardi par un homme lors d'une visite dans la Drôme, un geste présenté selon les premiers éléments de l'enquête comme le fait d'un militant isolé. Mais le caractère inédit de cette séquence dans l'histoire de la Cinquième République trahit un climat politique tendu, et que la crise sanitaire a eu tendance à éclipser.
ANALYSE

La scène est rapide : Emmanuel Macron, en déplacement dans la Drôme mardi, s'approche de quelques badauds venus le saluer. L'un d'eux lui attrape la main, comme pour la serrer, et de son autre bras le gifle. Jamais encore un président de la République n'avait été agressé de la sorte. Nicolas Sarkozy, en fin de quinquennat, avait été attrapé par le revers de sa veste lors d'un déplacement. Mais là, un nouveau palier a été franchi.

Il s'agit d'un camouflet à la portée symbolique même s'il est, selon les premiers éléments de l'enquête, le fait d'un militant isolé, classé comme un activiste royaliste. Mais il faut bien se rendre compte que dès le début d'après-midi, les images de cette scène ont tourné en boucle, non seulement en France, mais également dans le monde entier, lui conférant une dimension politique.

Un geste qui exprime un climat

Cet événement survient en effet dans un contexte très tendu, notamment après la polémique sur les propos de Jean-Luc Mélenchon concernant les attentats, et après l'alerte du ministre de l'Intérieur aux préfets sur les actes de violence en augmentation. D'ailleurs, quelques minutes seulement avant d'être agressé, le président lui-même reconnaissait un climat politique tendu.

Emmanuel Macron a décidé d'aller prendre le pouls d'un pays lassé par une pandémie qui a secoué les Français, avec des colères mises entre parenthèses par le contexte sanitaire mais qui peuvent rallumer un feu politique. La question se pose maintenant : quel est le sens que prendra cette gifle dans l'opinion ? Certains élus vantent leur mandat de terrain comme étant "à portée de baffes des électeurs". C'est un symbole du courage en politique, mais lorsque cela arrive, ça ne dit jamais rien de bon sur le climat général.