débat entre deux tours Le Pen Macron 1:13
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Alexandre Chauveau, édité par Solène Leroux , modifié à
La même affiche qu'en 2017. À deux jours du débat de l'entre-deux tours, Benjamin Morel, docteur en sciences politiques, éclaire pour Europe 1 les enjeux de ce dernier. Il revient aussi sur les attentes des Français pour ce rendez-vous incontournable de l'élection présidentielle.
ANALYSE

Emmanuel Macron face à Marine Le Pen, c'est l'affiche du débat présidentiel. Un rendez-vous habituel de l’entre-deux tours, cette confrontation entre les deux finalistes est toujours suivie de près par les Français. Mais quelles sont les attentes des Français cette année autour de ce débat ? "C’est un rendez-vous attendu, car ritualisé", explique Benjamin Morel, docteur en sciences politiques. "À partir du moment où vous établissez un rituel, vous pouvez difficilement y déroger, le seul qui l'a fait c’est Chirac en 2002, parce qu'il ne voulait pas débattre avec Jean-Marie Le Pen."

L'enjeu est tout autre cette fois-ci puisque "c’est un débat qui, notamment pour Marine Le Pen, doit infirmer ou confirmer une image en voie de transformation", il y a donc "une forme de curiosité, d’interrogation", détaille le spécialiste. Ce nouveau débat entre les finalistes de la présidentielle sera l'occasion de discuter de "thématiques de campagne bien installées, comme le pouvoir d’achat" : "Il va falloir, pour les deux prétendants, être présent sur cette thématique et convaincre." Benjamin Morel le rappelle : "L'élection présidentielle est avant tout un combat d'incarnation. L'objectif est de montrer cette capacité à incarner, en comparaison, de l'autre candidat."

La crédibilisation de Le Pen en question

J-2 avant ce débat d’entre-deux tours entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, la même affiche qu'en 2017. Alors que l’écart dans les sondages s’est considérablement réduit en cinq ans, le président-candidat reste donné gagnant dans tous les sondages. Ce débat peut-il changer la donne ? "Il ne faut pas surestimer" son impact, estime Benjamin Morel, puisque "la plupart des débats n’ont pas vraiment fait bouger les lignes".

Pour autant, "ce débat peut malgré tout faire un peu la différence", assure-t-il. "Aujourd’hui, on a une stature de Marine Le Pen qui a profondément bougé depuis 2017, à travers la dédiabolisation, mais surtout à travers une crédibilisation de sa candidature sur certains items, comme le pouvoir d’achat." Selon le spécialiste, "pour elle, chuter sur ce second débat, ce serait remettre en cause tout ce travail de crédibilisation". Autre problématique pour le président sortant, "il faut pouvoir répondre sur un bilan, c’est la grande différence avec 2017" : "Marine Le Pen va tenter de l’attaquer sur ce bilan, donc pour lui il va falloir jouer en défensive."