«Un grave risque de génocide» pour les Palestiniens : pour Stanislas Guerini, le terme de l'ONU n'est «pas adapté»
Des experts de l'ONU ont estimé jeudi que le peuple palestinien "court un grave risque de génocide". Un terme qui "ne semble pas adapté", selon Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, invité de La Grande interview Europe 1-CNews vendredi.
Près d'un mois après l'attaque massive du Hamas contre Israël , l'armée israélienne a annoncé avoir encerclé la ville de Gaza après une semaine de combats au sol et des frappes meurtrières sur le territoire palestinien. D'après des experts de l'ONU, dont la rapporteure spéciale sur la situation des droits humains dans les Territoires palestiniens occupés, le peuple palestinien "court un grave risque de génocide".
"Israël a le droit de se défendre"
Pour Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, invité de La Grande interview Europe 1-CNews vendredi, le terme de "génocide ne semble pas adapté". "Israël a le droit de se défendre. Israël a vécu les pires attentats terroristes d'un groupe terroriste, le Hamas, qui est venu sur son sol, celui d'une démocratie, tuer, exterminer avec l'intention de faire disparaître une partie de la population parce qu'elle était juive. Israël a le droit de se défendre dans le cadre des règles internationales", a-t-il déclaré.
"Nous restons convaincus que le peuple palestinien court un grave risque de génocide", écrivent ces experts indépendants mandatés par le Conseil des droits de l'homme mais qui ne parlent pas au nom de l'ONU, en pleine guerre entre Israël et le Hamas. D'après la définition des Nations Unies, le "crime de génocide" renvoie à des actes commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux.
"La position de la France, c'est le respect pour Israël au droit de se défendre dans le cadre du droit international, du droit humanitaire. C'est aussi de ne pas confondre le Hamas qui est un groupe terroriste, et le peuple palestinien", a-t-il ajouté au micro d'Europe 1-CNews.
"Les victimes civiles ont la même valeur, qu'elles soient palestiniennes ou israéliennes"
Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU a estimé mercredi que les bombardements par Israël du camp de réfugiés palestiniens de Jabaliya dans la bande de Gaza "pourraient être des crimes de guerre". "Attaquer un camp abritant des civils, dont des femmes et des enfants, constitue une violation totale des règles de proportionnalité et de distinction entre combattants et civils", ont déclaré les experts, qui estiment que les bombardements de ce camp sur un territoire très étroit et très densément peuplé ont pu faire "des centaines de morts et de blessés palestiniens selon certaines informations".
Pour Stanislas Guerini, "les victimes civiles ont la même valeur, qu'elles soient palestiniennes ou israéliennes. C'est pour ça que la France est engagée justement pour qu'il y ait ce corridor humanitaire, pour qu'il y ait une trêve humanitaire".
Les attaques sans précédent du Hamas ont fait plus de 1.400 morts, pour la plupart des civils souvent assassinés brutalement, et plus de 240 otages détenus à Gaza, selon les autorités israéliennes. Israël a immédiatement riposté à coup d'intenses et incessants bombardements d'artillerie et aériens sur la bande de Gaza. Selon les autorités sanitaires du Hamas, elles ont fait plus de 9.000 morts dont 3.760 enfants.