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Jean-Rémi Baudot, édité par R.D. , modifié à
L’Assemblée nationale aborde lundi la délicate question de l’immigration. Un débat voulu par Emmanuel Macron, qui a récemment fait part de sa vision sur cette question sur Europe 1.
ANALYSE

Les échanges s’annoncent tendus, lundi à l’Assemblée nationale. En cause, la nature même du sujet au menu des députés : l’immigration. C’est à l’initiative d’Emmanuel Macron que la question va être discutée au Palais Bourbon. Il y a 10 jours, le président de la République était longuement revenu sur cette question dans un entretien exclusif pour Europe 1. On sait donc ce que le chef de l’Etat attend de ce débat.

Pour Emmanuel Macron, sur l’immigration, il y a d’abord un constat sans appel. "La France ne peut pas accueillir tout le monde, si elle veut accueillir bien", glisse-t-il. La conviction du président de la République, c’est qu’il faut mieux accueillir les réfugiés qui relèvent du droit d’asile, tout en expulsant rapidement les migrants économiques. Et sur ce point, il reconnaît un échec. "C’est un échec, parce qu’on n’est pas assez efficaces. Quand quelqu’un, en Europe ou en France, reste pendant des années, vous ne pouvez plus le reconduire chez lui."

"La France ne doit pas être trop attractive"

Le chef de l’Etat n’hésite pas à se lancer dans un bras de fer avec les pays d’origine. La majorité réfléchit ainsi à durcir les conditions d’attribution des visas business et diplomatiques. Et pour Emmanuel Macron, la réponse doit être avant tout européenne. "On doit travailler et être plus efficace pour avoir des règles communes d’asile, une politique de reconduite commune", réclamait-il.

Le président Macron affirme aussi que "la France ne doit pas être trop attractive". Et pour cela, il semble déjà prêt à repenser l’AME. "Supprimer l’Aide médicale d’Etat, ce serait ridicule. Mais est-ce que l’Aide médicale d’état a un panier de soin qui correspond à tout ce qui est nécessaire ?", s’interrogeait-il à haute voix. "Ça, il faut l’évaluer. Est-ce qu’on rembourse à 100% tout ce qui est nécessaire d’être remboursé ? Est-ce qu’il n’y a pas parfois un peu des excès ?"

Le sujet est sensible, mais le président promet un débat apaisé sur l’immigration. "Je crois au vrai ‘en même temps’ sur la politique migratoire aussi. C’est être humain et efficace". Une expression comme un nouveau slogan de campagne.