Gérald Darmanin Intérieur 1:13
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Hadrien Bect, édité par , modifié à
"Ensauvagement" de la société, propos maladroits sur les violences policières… Le nouveau ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a récemment essuyé plusieurs polémiques, en parallèle d'accusations de viol. Pour l'heure, il conserve la confiance d'Emmanuel Macron, mais son cas préoccupe au sein de l'exécutif.

En plein été, les nuages s'amoncellent au-dessus de la place Beauvau : le nouveau ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, est l'objet de plusieurs polémiques qui jalonnent son début de parcours en tant que "premier flic de France". Au point de le fragiliser, même pas quatre semaines après sa nomination en remplacement de Christophe Castaner.

Il y a d'abord eu les accusations de viol, portant sur des faits de 2009, qui ont resurgi après la réouverture de l'enquête en juin dernier. Son déplacement pour l'hommage au père Hamel, mort en juillet 2016, a ainsi été bousculé, comme d'autres. "Sale violeur", ont crié une dizaine de personnes à Saint-Étienne du Rouvray.

Chaque sortie perturbée ? 

"C'est effarant, ça risque d'être comme ça à chaque sortie", redoute un conseiller ministériel auprès d'Europe 1. Ceux qui fréquentent le ministre de l'Intérieur le disent affecté : "Il est moins flamboyant, on voit bien qu'il n'est pas au top", observe un de ses collègues au gouvernement.

Le nouveau ministre a aussi choqué en dénonçant, samedi, "l'ensauvagement d'une certaine partie la société", un terme prisé de l'extrême droite. Certains députés LREM se sont opposés à l'emploi de ce mot pour qualifier la situation actuelle en matière de sécurité.

"Je m'en étouffe" ? "Une connerie"

La dernière polémique en date concerne son emploi de l'expression "je m'en étouffe" à propos du terme de "violences policières", mardi soir. Assumés par le ministre, ces propos ont choqué la famille de Cédric Chouviat, mort lors de son interpellation, en janvier dernier. Ce chauffeur livreur avait crié "j'étouffe" à de multiples reprises.

"C'est une connerie, c'est délirant", s'agace un ministre, persuadé qu'il s'agit d'une gaffe. Officiellement, le ministre garde bien sûr la confiance tant d'Emmanuel Macron que de Jean Castex. Mais "toute la question", dit un conseiller, "est de savoir si lui peut tenir". L'important, dit-il, "c'est qu'il passe l'été".