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Jacques Serais / Crédits photo : GONZALO FUENTES / POOL / AFP
Emmanuel Macron reçoit les chefs de partis ce jeudi à l'Élysée à 10h30 pour évoquer la position de la France sur le conflit en Ukraine. Si le chef de l'État insiste sur la gravité de la situation, c'est aussi en vue d'une échéance électorale : les élections européennes.

Après avoir reçu Nicolas Sarkozy et François Hollande mercredi, et avant un débat au Parlement la semaine prochaine, Emmanuel Macron reçoit ce jeudi les chefs de partis à l'Élysée à 10h30. Si Emmanuel Macron insiste en ce moment sur la gravité de la situation en Ukraine, c’est avant tout pour peser de tout son poids à l’échelle internationale. Il n’en demeure pas moins que cette dramatisation est loin d’être anodine à trois mois des élections européennes.

"Il y a une stratégie nationale"

C’est l’autre aspect des déclarations d’Emmanuel Macron : en plus de signal envoyé à ses homologues européens, le chef de l’État veut torpiller le Rassemblement national (RN). "Oui, il y a une stratégie nationale", assume sans sourciller un conseiller du Président. "Parler de l’hypothèse de l’envoi de troupe en Ukraine permet de mieux dénoncer la position ambiguë du RN vis-à-vis de la Moscou", décrypte un autre.

Et Emmanuel Macron de retrouver ses habits de chefs de guerre, ceux-là même qu’il avait enfilé dans cette allocution au lendemain de l’invasion russe. "La guerre en Europe n’appartient plus à nos livres d’histoire ou à nos livres d’écoles, elle est là sous nos yeux. À ce retour brutal du tragique dans l’Histoire, nous nous devons de répondre par des décisions historiques", avait-il déclaré.

La tonalité combattante de retour

24 mois plus tard, la tonalité combattante est donc de retour : "Nous abordons à coup sûr un moment de notre Europe où il conviendra de ne pas être lâche. On ne veut jamais voir les drames qui viennent. On ne veut jamais voir ce qui se joue." Le pari est celui de "l'effet drapeau" décrit un cadre de la majorité. Ce même effet drapeau qui, il y a deux, avait fait bondir les intentions de vote en sa faveur. Les électeurs privilégiant la stabilité à la tête de l’État en période d’incertitude.