Emmanuel Macron 1:22
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Arthur de Laborde / Crédits photo : GONZALO FUENTES / POOL / AFP
La visite en République tchèque d’Emmanuel Macron vise à mettre en scène cette "attention particulière" portée à l'Europe centrale par le président la République. Longtemps réservé à l’achat de munitions venant de l’étranger, Emmanuel Macron a annoncé la semaine dernière que son pays participerait à cette initiative, mais sans chiffrer sa contribution.

Emmanuel Macron se rend ce mardi 5 mars à Prague où il devrait signer avec le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, un plan d'action 2024-2028 pour un partenariat stratégique bilatéral. Il pourrait profiter de ce déplacement pour apporter son soutien à une initiative tchèque en vue d'acheter des munitions non européennes pour l'Ukraine. En effet, l’Union européenne avait promis au peuple ukrainien de livrer un million d’obus d'ici au mois de mars.

Faible capacité de production interne

Mais l'objectif n'a pas été tenu à cause de sa faible capacité de production interne. La République tchèque a donc mis une proposition sur la table : acheter des munitions en dehors de l'Union européenne en se fournissant chez des pays qui refusent souvent de s'engager politiquement derrière l'Ukraine, mais qui restent intéressés par les opportunités du marché.

Si cette initiative tchèque est déjà soutenue par les Pays-Bas, le Danemark, le Canada et la Belgique, Emmanuel Macron s'est toujours montré réticent à l'achat d'armes en dehors de l'Union européenne. Néanmoins, face à l'avancée des Russes sur le front, le président français semble revoir sa position. Il pourrait annoncer un engagement financier aujourd'hui à Prague, mais l'Élysée refuse pour l'instant de donner un montant et précise que ce changement de doctrine serait strictement limité au besoin urgent actuel de l'Ukraine.

"Nous ne sommes pas en guerre contre le peuple russe et nous refusons d'entrer dans une logique d'escalade", a tenu à préciser Emmanuel Macron, lundi, dans un entretien au journal tchèque Pravo, tout en assumant de lancer ce "débat" sur "tout ce qu'il est possible de faire pour soutenir l'Ukraine". Sur le plan économique, sa visite vise aussi à appuyer la candidature du groupe d'électricité français EDF qui ambitionne de rafler le marché d'un programme nucléaire civil tchèque pouvant inclure la construction de jusqu'à quatre réacteurs.