Pascal Cherki : "la dette est insoutenable pour le peuple grec"

Cherki Pascal AFP 1280
© MIGUEL MEDINA / AFP
  • Copié
Le député socialiste de Paris, en déplacement à Athènes, estime qu'il faut "annuler une partie de la dette" de la Grèce.
INTERVIEW

Pascal Cherki, député PS "frondeur", s'est rendu à Athènes ce week-end pour soutenir le non au référendum de dimanche. "J'y suis tout simplement pour aller soutenir le gouvernement de M. Tsipras dans cette bataille difficile", a-t-il affirmé dimanche, interrogé par Romain Hussenot sur Europe 1. Pour lui, le gouvernement grec "mène un combat juste et légitime pour qu'on restructure la dette grecque, qui est insoutenable pour le peuple grec".

"La responsabilité de tout socialiste, c'est d'aller soutenir un gouvernement de gauche et un peuple qui se battent pour une construction démocratique, sociale et soutenable de l'Europe", a estimé Pascal Cherki, qui a comparé la situation actuelle de la Grèce à celle de l'Allemagne au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. "Il faut faire ce qu'on a fait pour l'Allemagne en 1953, c'est à dire annuler une partie de la dette et reporter les remboursements, parce que vous ne réglerez la question de la dette que par le retour de la croissance", a-t-il exhorté. "Ce qu'on a fait pour l'Allemagne en 1953 et qui a été très important pour la cohésion de l'Europe à venir, aujourd'hui l'Allemagne de Mme Merkel le refuse pour la Grèce. C'est inacceptable".

Entendu sur europe1 :
Si un pays quittait demain la zone euro, vous n'avez plus de zone euro.

Quel que soit l'issue du référendum, Pascal Cherki ne croit pas à une sortie de la Grèce de la zone euro. "Si un pays quittait demain la zone euro, vous n'avez plus de zone euro, parce que la crédibilité de cette monnaie, c'est son irréversibilité", a affirmé le député. "Quelle serait la crédibilité du dollar si l'un des 52 Etats fédérés américains quittait la zone dollar ?"

"Si le oui l'emporte, les Grecs reviendront affaiblis à Canossa et se feront tondre par Mme Merkel, M. Juncker et les libéraux", s'est également alarmé Pascal Cherki, qui en a appelé à François Hollande : "Je souhaite que la France et le président de la République disent la seule chose qui soit utile à l'issue du vote de dimanche : il faut restructurer la dette grecque".