"Gilets jaunes" : Macron était prêt à suspendre la hausse des taxes dès la fin novembre

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avec AFP , modifié à
Le président de la République devait annoncer cette suspension dans un discours le 27 novembre dernier avant de la supprimer à la dernière minute. 

Emmanuel Macron était prêt à suspendre la hausse des taxes sur le carburant dès la fin novembre, avant d'abandonner cette mesure à quelques minutes de son discours, a appris l'AFP mercredi auprès d'un pilier de la majorité.

"Je refuserai toute hausse"... Si le Premier ministre Édouard Philippe a décrété mardi un moratoire de six mois sur ces hausses, le chef de l'État était sur le point de le décider une semaine plus tôt, le 27 novembre, lors d'une allocution à l'Élysée destinée déjà à répondre à la crise des "gilets jaunes". "La phrase de la suspension des hausses, elle était dans le discours de Macron mardi" matin, a assuré un cadre de la majorité, confirmant une information du Figaro. Le chef de l'État devait proposer de lancer une concertation et dire : "tant que la concertation n'aura pas donné de résultats, je refuserai toute hausse", selon cette même source. "Je pense qu'il y avait aussi (la hausse de) l'électricité dans sa tête parce que la hausse de 8%, elle est aussi explosive", précise ce proche du président.

... un passage biffé à la dernière minute. Si une "grande concertation de terrain sur la transition écologique et sociale" a bien été annoncée par Emmanuel Macron, la suspension n'a en revanche pas été mentionnée, biffée à la dernière minute sur les conseils du Premier ministre, du secrétaire général de l'Élysée Alexis Kohler et du directeur de cabinet d'Édouard Philippe Benoît Ribadeau-Dumas, selon ce cadre de la majorité.

Macron demande à tous les partis de lancer un appel "clair et explicite au calme". Emmanuel Macron a demandé mercredi "aux forces politiques et syndicales, au patronat de lancer un appel clair et explicite au calme", a déclaré le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, visant le risque de violences ce week-end liées à la crise des "gilets jaunes". "Le moment que nous vivons n'est plus à l'opposition politique mais à la République", a ajouté Benjamin Griveaux, citant le chef de l'État, à l'issue du Conseil des ministres. Emmanuel Macron "a insisté sur le fait que certains aujourd'hui ne poursuivent qu'un seul et même objectif : attaquer la République", a souligné Benjamin Griveaux. Le chef de l'Etat a également dénoncé "le silence coupable et l'opportunisme de ceux qui se livrent à ces comportements".