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Edité par Mathilde Durand , modifié à
Gérard Larcher, président du Sénat et sénateur LR des Yvelines, était mardi l'invité d'Europe 1. Face à des plans sociaux inévitables, selon lui, il croit au dialogue social pour "prendre en compte ces réalités nouvelles". "Si on n'augmente pas la productivité, si on n'est pas compétitif, c'est tout notre modèle social qui s'effondrera". 
INTERVIEW

Alors que la France entame son second jour de déconfinement, la crise sanitaire du coronavirus reste dans tous les esprits. Des pans entiers de l'économie continuent d'être lourdement touchés par les restrictions et la baisse de la consommation des ménages. Pour soutenir ces derniers, le gouvernement a voté un plan de relance de plusieurs milliards d'euros. Pour faire face à ce coût, plusieurs responsables politiques imaginent un nouveau débat sur le temps de travail. Gérard Larcher, président du Sénat et sénateur LR, réagit à cette possibilité, mardi sur Europe 1.

La priorité : redonner confiance

Pour assurer la relance de l'économie, la priorité est d'abord sanitaire, selon lui. "Si on a pas de confiance, il n'y a pas de reprise", assure Gérard Larcher. "La priorité est de s'assurer qu'il n'y aura pas de rebond épidémique, d'où la responsabilité des citoyens." Il pointe du doigt les images observées dans la capitale lundi soir, notamment le canal Saint-Martin évacué par les forces de l'ordre face à l'afflux de riverains. "Les citoyens doivent assumer leur part de responsabilité", s'agace-t-il. 

Une fois l'activité assurée dans des conditions sanitaires optimales, la modification de l'organisation du travail pourra alors être évoquée, selon le sénateur LR. "Dans un accord de transformation dans une entreprise, l'organisation du travail, la question du temps de travail, devra être posée", explique le président du Sénat. "La solution de cette crise est dans la proximité, (...) c'est dans le dialogue au niveau de l'entreprise qu'on aura beaucoup des réponses indispensables."

"Il n'y a pas d'autres manières", ajoute-t-il. "Si on n'augmente pas la productivité, si on n'est pas compétitif, c'est tout notre modèle social qui s'effondrera". 

Le dialogue social pour s'adapter à la crise 

"Le vrai sujet, c'est de dire 'comment nous relançons l'économie', 'comment, par le dialogue social, dans la proximité, dans l'entreprise, on prend en compte des réalités'", constate-t-il. "Il va y avoir de fortes diminutions d'activités, des transformations d'activités dans les entreprises. Il faut donc que, par le dialogue social, nous prenions en compte ces réalités nouvelles". 

"Il y aura des plans sociaux, qui seront douloureux", évoque Gérard Larcher. "Il nous faut sans doute nous attaquer notamment à la révision du plan de sauvegarde de l'emploi pour utiliser un certain nombre de méthodes : je pense au congé reclassement, au congé formation et compétence."