Faure revient sur le quinquennat Hollande, fustigeant absence de "vision" initiale et "trahison" finale
Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a dressé lundi soir un inventaire sans concession du quinquennat de François Hollande, appelant une nouvelle fois en conclusion de son discours à l'unité de la gauche, à quelques mois des européennes.
Olivier Faure a dressé lundi soir à Ivry-sur-Seine l'inventaire du quinquennat de François Hollande , fustigeant "l'absence de vision" initiale de l'ancien président de la République et la dérive d'un pouvoir qui est sorti de son "socle de valeurs".
Pas de "projet de société vraiment explicite". Pour Olivier Faure, l'ancien chef de l'État n'a pas su proposer aux Français un "projet de société vraiment explicite", mettant en oeuvre des "solutions sans vision apparente". Le PS, à l'instar des sociaux-démocrates, n'a "pas su renouveler (son) projet dans le cadre d'une économie globalisée", et est arrivé au pouvoir en 2012 avec un "logiciel" qui "dat(ait) déjà", a-t-il estimé.
Retour sur la déchéance de nationalité et la loi travail. S'il a énuméré assez longuement certaines des réussites du quinquennat, Olivier Faure a déploré le "débat manqué" autour du Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), "l'occasion manquée de la remise à plat fiscale" et surtout, la déchéance de nationalité et la loi travail, qui ont donné aux Français le sentiment d'être "trahis".
L'union de la gauche en tête. L'ancien chef de file des socialistes à l'Assemblée, qui espère nouer une alliance aux européennes avec les autres formations de la gauche proeuropéenne et écologiste, a aussi regretté que les socialistes n'aient pas "assez associé l'ensemble de la gauche à (leurs) décision et à (leurs) actions". "Il n'y a pas de gauches irréconciliables (...) C'est le sens même de notre reconnaissance que de travailler à celle de la gauche tout entière", a-t-il lancé, en référence à la formule prêtée à l'ex-Premier ministre Manuel Valls.
Faure face à une fronde interne. Olivier Faure a prononcé son discours d'environ 40 minutes au nouveau siège du PS à Ivry devant une cinquantaine de personnes, dont le chef de file de l'aile gauche du PS Laurent Baumel. "La tonalité d'ensemble est à la distanciation et à la rupture. Donc moi ça me va", a commenté auprès de la presse l'ancien député frondeur, saluant des propos qui "créent les conditions possibles d'un rassemblement de la gauche". Adversaires d'Olivier Faure au congrès d'Aubervilliers, Stéphane Le Foll et Luc Carvounas étaient en revanche absents. Tous deux avaient critiqué auprès de la presse un exercice de contrition à contretemps.