Geoffroy Roux de Bézieux, Président du Medef, était l'invité du Grand Rendez-vous sur Europe 1. 3:55
  • Copié
Séverine Mermilliod , modifié à
La crise sanitaire a changé la donne pour le télétravail, qui s’est imposé dans le quotidien des Français. Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, était l'invité du Grand Rendez-vous sur Europe 1. Il estime que, si le télétravail peut se justifier dans certains cas, il n'est pas "l'avenir" du travail.
INTERVIEW

"Il y a une sorte de gueule de bois du télétravail, des gens qui se sont dit 'je vais m’installer dans ma maison de campagne'" et qui aujourd'hui en reviennent, a assuré Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, dans le Grand Rendez-vous sur Europe 1 dimanche. La crise sanitaire a changé la donne pour le télétravail, qui s’est imposé dans le quotidien des Français. Mais le patron du Medef estime que, si le télétravail peut se justifier dans certains cas, il n'est pas "l'avenir" du travail.

"Les collaborateurs ont besoin de se voir"

"Cela dépend des conditions dans lesquelles on exerce, dépend du métier. Environ 70% des postes ne sont pas télétravaillables", a rappelé Geoffroy Roux de Bézieux. Il y aurait donc eu selon lui une "gueule de bois du télétravail", donc, pour certains salariés travaillant par exemple dans de mauvaises conditions chez eux. "On s’aperçoit qu’une entreprise c’est un collectif, des collaborateurs qui ont besoin de se voir !"

Le patron du Medef assure même recevoir "des demandes, y compris syndicales, qui disent 'quatre semaines OK, mais après ça va être compliqué'". Pourtant le premier ministre demande aujourd'hui aux partenaires sociaux de rouvrir un chantier concernant le télétravail, pour les mois à venir encore incertains en cette période d'épidémie. "Il nous demande de trouver une solution pour janvier, février, mars, en fonction de l’état sanitaire, qui ne serait pas le tout télétravail de novembre et décembre, mais pas non plus le retour au statut antérieur", précise Geoffroy Roux de Bézieux. 

Double volontariat

Mais pour l'instant, "difficile de se projeter" au vu de la situation sanitaire. "L’accord qu’on a signé, fait bien la différence entre le télétravail en temps de crise, et en période normale. [...] Ce qui est très compliqué, c’est que dans une startup où tout le monde travaille à distance, et une société du bâtiment, ce n’est pas du tout la même chose", note encore le président du Medef, qui affirme aussi que les "risques psychosociaux en télétravail isolé sont plus élevés que nous le pensions".

Le Medef préconise donc le "double volontariat" entre le salarié et l'entreprise, pour "trouver le juste équilibre. C'est la bonne méthode au plus près du terrain". L’avenir ne passe donc pas par le dématérialisé ? “Non", estime Geoffroy Roux de Bézieux, pour plusieurs raisons. "Car une entreprise est un projet, un collectif, et il y a un énorme risque d'installer des gens en Inde : si tout est télétravaillable, il n'y aurait plus de raison d’unité géographique.”