Stanislas Guerini LREM 1:26
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Hadrien Bect, édité par
Les départs successifs à la tête de La République en marche fragilisent un peu plus le parti présidentiel, déjà peu en vue depuis le début du quinquennat. Les choses pourraient néanmoins changer avec le retour au premier plan de proches d'Emmanuel Macron pour redresser le navire LREM.
DÉCRYPTAGE

Au sein de la majorité, il n'y a pas de concurrence pour 2022 : Emmanuel Macron n'a pas de rival. Mais malheureusement pour lui, il n'a quasiment plus de parti non plus. La République en marche n'était déjà pas bien vaillante et voilà que sa classe dirigeante se déchire, après le départ du numéro deux, Pierre Person, lundi. Le bureau exécutif du parti s'est déroulé dans une atmosphère électrique.

Attaques directes 

Le "nouveau monde" est donc bien loin. Lundi soir, on se serait cru revenu au temps des bons vieux partis politiques avec noms d'oiseaux et sang sur les murs. Il fallait oublier la bienveillance. Ce bureau exécutif, instance dirigeante du parti, s'est soldé par trois heures d'attaques directes.

Quand le secrétaire d'État au Numérique, Cédric O, a par exemple tenté de minimiser les déboires du mouvement, il a été immédiatement taclé par Sacha Houlié, proche de Pierre Person et lui aussi démissionnaire de ses fonctions à la direction de LREM : "J'espère que tu seras plus convaincant ce soir que tu ne l'a été sur la 5G."

Guerini critiqué, Ndiaye rappelée

En face, le délégué général de LREM, Stanislas Guerini, est fragilisé notamment par l'échec des élections municipales, mais veut renouveler sa direction tout en restant à son poste. D'autres le traitent de "petit Poutine" et dénoncent des procédés staliniens.

La porte-parole Aurore Bergé a elle aussi quitté la direction du parti. En réalité, la grogne couve depuis des mois dans ce parti que beaucoup qualifient d'"astre mort", sans troupes, sans ligne, sans idées, snobé par Emmanuel Macron.

Les choses devraient pourtant changer. On le comprend quand on regarde la composition de la nouvelle direction, avec le retour de plusieurs très proches du chef de l'État et de "marcheurs" du premier jour, dont Sibeth Ndiaye. "C'est la preuve que le président en avait ras-le-bol de la guéguerre", croit savoir un cadre du mouvement. C'est aussi la preuve qu'aujourd'hui, LREM est à deux doigts du sabordage et a besoin de réagir.