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A.H. , modifié à
Après la large victoire d'Emmanuel Macron dimanche soir, un nouveau chapitre de la vie politique s'ouvre. Avec en ligne de mire, les élections législatives.
INTERVIEW

Avec plus de 66% des voix au second tour, Emmanuel Macron a remporté son pari. Inconnu des Français il y a encore trois ans, il est parvenu à fonder un nouveau mouvement politique, et à battre les anciens partis. Mais cette petite révolution au sein de la sphère politique française appelle bien des questions, selon Edouard Lecerf, directeur des activités politique et opinion chez Kantar, interrogé sur Europe 1 lundi matin.

Continuer à convaincre. Le spécialiste résume : "C'est une élection 'en même temps'", reprenant ainsi une formule très utilisée par Emmanuel Macron. Le fort taux d'abstention et le nombre record de bulletins de vote blancs ou nuls, indiquent que le candidat Macron a encore à convaincre une large partie de ses concitoyens. "En clair, 'Je suis élu, je suis président et en même temps, je ne sais pas ce que seront les prochaines étapes, notamment les élections législatives", précise Edouard Lecerf.

"Continuer à marcher". "C'est en marche et ça doit continuer à marcher. On a utilisé l'image de la révolution chinoise : elle était comme un vélo, elle devait continuer à avancer pour ne pas tomber. Eh bien, je crois que c'est un peu la même chose pour Emmanuel Macron. Aujourd'hui, il n'y a pas le temps de se reposer sur ses lauriers", affirme le sondeur. Et il va surtout falloir apporter des réponses aux questions que tout le monde se pose. "Maintenant qu'il est élu, qui va diriger la campagne des législatives ? Qui va être son Premier ministre ? Son gouvernement ? Sera-t-il le chef de sa majorité ?", égraine Edouard Lecerf.

"577 circonscriptions, ce n'est pas 577 petites France". Pour confirmer l'essai, le nouveau chef de l'Etat doit désormais obtenir cette majorité présidentielle aux législatives, indispensable pour mener sa politique. Or, "577 circonscriptions, ce n'est pas 577 petites France. Le scrutin n'est pas le même, les modalités de qualification ne sont pas les mêmes", avertit le directeur des activités politique et opinion chez Kantar. L'institut de sondage a par ailleurs interrogé les électeurs, avant la victoire d'Emmanuel Macron. "Ils sont très interrogatifs, suspicieux sur la manière dont vont se passer ces élections législatives. Ils ne pronostiquent pas une majorité absolue à l'Assemblée nationale pour Emmanuel Macron. En même temps, ils nous disent qu'il pourrait y avoir une configuration différente. On est encore dans le flou, on ne sait pas encore comment cela va se concrétiser".