«École du futur» : faut-il autoriser les directeurs d'école à recruter des enseignants ?
Lors d'un déplacement à Marseille jeudi, Emmanuel Macron s'est exprimé sur la question du recrutement des enseignants par les directeurs. Un projet réclamé depuis longtemps mais "un directeur d'établissement n'est pas toujours formé ou compétent pour faire du recrutement", a jugé le président de l'Institut Sapiens, Olivier Babeau.
Faut-il autoriser les directeurs d'école à recruter eux-mêmes les enseignants ? Olivier Babeau, président de l'Institut Sapiens et professeur à l'université de Bordeaux, invité d'Europe 1/CNews samedi matin, fait partie de ceux "qui depuis longtemps" disent "que ça fait partie des solutions" pour remettre à niveau le système éducatif français. Même s'il le concède, "un directeur d'établissement n'est pas toujours formé ou compétent pour faire du recrutement".
Bonne ou mauvaise idée ?
En déplacement à Marseille jeudi avec le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye , le président Emmanuel Macron a annoncé qu'il souhaitait généraliser son dispositif "d'école du futur " à l'automne sur tout le territoire. Un projet qui pourrait aussi permettre aux directeurs d'école de recruter eux-mêmes les enseignants.
"Ça fait très longtemps qu'on aurait dû décréter l'état d'urgence pour l'Éducation nationale", a lancé Olivier Babeau. "Une organisation dans laquelle tous les voyants sont au rouge de la sorte devrait être profondément refondée", a-t-il poursuivi, se réjouissant du projet "d'école du futur".
"Ce n'est pas la panacée mais ça va dans le bon sens. Attention à la mise en forme de ce qui est une bonne idée, c'est-à-dire des établissements plus autonomes qui vont être capables de décider de leurs méthodes et de les adapter au type de public qu'ils reçoivent", a-t-il précisé.
"L'idée qu'on puisse essayer de constituer des équipes ad hoc autour d'un projet donné, c'est reconnaître que, contrairement à l'espèce de fiction, on ne peut pas enseigner la même chose à toutes les écoles, à la même heure, en fonction du niveau, partout en France", a avancé l'essayiste. "Aujourd'hui, les niveaux sont extrêmement hétérogènes, les besoins sont hétérogènes. Ne pas le reconnaître, c'est nourrir les inégalités et rendre incapables les gens qui sont le plus éloignés de l'école d'arriver à s'y raccrocher", a-t-il conclu.