Le second tour des élections municipales se tiendra le 28 juin. 6:48
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Aurélie Herbemont et Romain David
Alors que les candidats ont jusqu'à mardi 18 heures pour déposer les listes du second tour des municipales, les projections ne sont guère favorables pour La République en marche. Ce scrutin devrait être très largement dominé par les forces de droite et de gauche, avec une forte percée des Verts. Dans de nombreuses circonscriptions, les écologistes occupent désormais l'espace laissé vacant par la déroute du PS.
ANALYSE

Les candidats qualifiés pour le second tour des élections municipales, prévu le 28 juin, devront avoir déposé leur liste mardi à 18 heures. À quelques heures de l'échéance, le jeu des alliances s’accélère. Ainsi, à Paris, les Verts ont choisi dans la nuit de rallier la maire sortante, Anne Hidalgo, après des heures de négociations. Ils devraient obtenir une vingtaine de sièges de conseiller, soit le double par rapport à la précédente mandature.

Autre alliance de dernière minute : Bordeaux, où il n’y a avait pas eu de second tour depuis 1947. Le maire sortant LR Nicolas Florian peut compter depuis lundi soir sur le renfort du marcheur Thomas Cazenave. Cette fusion de listes donne de l’oxygène au successeur d’Alain Juppé, arrivé au premier tour devant le candidat écologiste avec seulement 96 voix supplémentaires.

Des triangulaires dans les grandes villes

À Lille, par contre, ce sera chacun pour soi. Martine Aubry n’a pas trouvé d’accord avec l’écologiste Stéphane Baly. Dans la bataille, il y aura une troisième liste, celle de la marcheuse Violette Spillebout, ancienne directrice de cabinet de… Martine Aubry.

Du côté de Strasbourg, les listes ne sont pas encore déposées car en coulisse les négociations se poursuivent entre les écolos et l’ancienne maire Catherine Trautmann. À la mi-journée mardi, les tractations pour les postes n’avaient pas encore abouti. Deux autres candidats peuvent espérer se maintenir : ceux de LR et LREM, tous deux autour de 19%.

L’ancien monde contre-attaque

Pour le politologue Bernard Sananès, président de l’institut Elabe, ces tractations de dernières minutes s’expliquent par le délai inhabituel entre les deux tours, cette élection ayant été mise entre parenthèses par la crise sanitaire déclenchée par le Covid-19. Les discussions ont ainsi eu tout le loisir de s’éterniser, et les négociations dans certains cas de s’enliser. Ces municipales ne devraient toutefois pas être marquées par un chamboulement comparable à celui de la présidentielle et des législatives en 2017.

"Il y a des forces nouvelles dans ces municipales, notamment En marche, mais qui apparaîtra comme l’un des vaincus de ces élections", analyse au micro d’Europe 1 Bernard Sananès, président de l’institut Elabe. "Quand on regarde les projections, il y a finalement peu de drapeaux LREM qui pourraient être plantés par le parti présidentiel au soir du second tour."

Pour ce politologue, les enjeux locaux continuent donc très largement de s’articuler autour d’une opposition entre la droite républicaine et la gauche sociale-démocrate. "Il devrait y avoir une assez forte stabilité entre les équilibres de l’ancien monde : la droite et la gauche."

Une percée attendue des écolos

Avec une nuance toutefois : "Ce sont les écologistes qui devraient marquer une progression sensible, notamment dans les grandes villes. Ils ont réussi à représenter l'alternance dans l’espace politique de gauche", relève Bernard Sananès, qui évoque le cas de Bordeaux, de Toulouse ou encore de Strasbourg.