Droits de douane américains : La réponse de l'UE est «à la traîne» et «déconnectée», estime Manon Aubry
Mercredi soir, Donald Trump a annoncé plusieurs hausses des droits de douane pour les produits entrant aux États-Unis, avec notamment une augmentation de 20% pour l'Union européenne, enclenchant une guerre commerciale. Mais pour l'eurodéputée LFI Manon Aubry, invitée de la Grande interview Europe 1-CNews, la réponse de l'UE n'est pas à la hauteur de l'enjeu.
Une déflagration pour l'économie mondiale. De nouveaux droits de douane vont être imposés par les États-Unis, à la suite d'une annonce de Donald Trump mercredi. Le président américain a présenté un tableau listant le nom des pays et leur tarif douanier, compris entre 10% et 50%. Pour l'Union européenne, les droits de douane augmenteraient de 20%.
Une réponse "un peu timorée"
"On est en train de vivre une guerre commerciale. Je crois qu'il faut peser ces mots. Certainement le début d'une nouvelle ère des relations commerciales, comme on n'en a jamais connu de notre vivant. On retourne au début du XXe siècle", confie l'eurodéputée La France insoumise Manon Aubry.
Invitée de la Grande interview Europe 1-CNews ce vendredi, elle estime que la réponse de l'Union européenne face à l'offensive commerciale américaine est "à la traine" et "complètement déconnectée de la réalité". "On a le sentiment d'avoir une réponse un peu timorée", tacle-t-elle.
Vers l'utilisation d'un instrument anti-coercition ?
Première vice-présidente à la Commission des affaires commerciales au Parlement européen, Manon Aubry préconise l'utilisation d'un instrument anti-coercition pour contre-carrer l'augmentation des droits de douane américains. Il s'agit d'un outil prévu dans le droit européen qui n'a encore jamais été utilisé. Il prévoit par exemple l'interdiction d'accès des entreprises américaines au marché public européen.
"Il ne faut pas avoir peur de notre force", renchérit Manon Aubry. "Je souhaite aussi que l'on sorte de l'aveuglement du libre-échange. (...) Il ne faut pas que des taxes, il faut reconstruire notre économie pour répondre à nos besoins. Tout l'inverse de ce que fait Emmanuel Macron et de ce fait l'Union européenne", conclut-elle. Riposter, mettre la pression, mais sans mettre en danger sa propre économie, c'est l'équilibre à trouver pour les pays européens.