Amar Lasfar est président de "Musulmans de France". 0:54
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Pierre Herbulot, édité par Antoine Terrel , modifié à
Au micro d'Europe 1, Amar Lasfar, président de "Musulmans de France", a réagi aux annonces d'Emmanuel Macron pour lutter contre les séparatismes et l'islamisme radical. Pour le recteur de la mosquée de Lille-Sud, un certain nombre de sujets abordés par le président de la République "ne relèvent pas du domaine de l'Etat".
INTERVIEW

Renforcement de la neutralité dans les services publics, mise en place d'une charte de la laïcité pour les associations et extension des motifs de dissolution... Emmanuel Macron a appelé vendredi à s'"attaquer au séparatisme islamiste" et son projet de "contre-société", en annonçant les mesures prévues dans un projet de loi qui sera présenté le 9 décembre. Mais qu'en pensent les principaux concernés, au premier rang desquels les représentants du culte en France ? Au micro d'Europe 1, Amar Lasfar, président de "Musulmans de France" et recteur de la mosquée de Lille-Sud, estime lui que la plupart des domaines abordés par le président de la République "ne relèvent pas du domaine de l'Etat".

"Je reconnais au président de la République d'être un pédagogue, d'aller dans les détails", commence Amar Lasfar. "Mais ces détails, ajoute-t-il, m'interpellent". Et d'interroger : "Qu'est-ce qu'on aura laissé aux structures musulmanes, quand on rentre dans le détail de la formation des imams, dans le détail du financement ?"

"Permettre aux structures musulmanes d'assumer leurs responsabilités"

Dans son discours, Emmanuel Macron a en effet annoncé des mesures telles que la mise en place d'un label de formation des imams ou le renforcement des contrôles sur le financement des cultes. Or, pour Amar Lasfar, "tous ces détails ne relèvent pas du domaine de l'Etat". Selon lui, ce dernier, s'il "peut tracer le cadre général", doit "observer de la neutralité pour permettre aux structures musulmanes d'assumer leurs responsabilités".