Dénonciation de l'accord franco-algérien de 1968 : l'exécutif sous pression après la victoire du RN à l'Assemblée
La proposition du Rassemblement national de dénoncer l'accord franco-algérien de 1968 a été votée à une voix près ce jeudi. Une victoire pour le parti de Marine Le Pen, mais qui se heurte à la réalité. De son côté, l'exécutif se retrouve en difficulté sur le sujet.
Le Rassemblement national obtiendra-t-il une dénonciation de l’accord franco algérien de 1968 ? Ce jeudi à l’Assemblée nationale, à l’occasion de sa niche parlementaire, le parti de Marine Le Pen a obtenu pour la première fois dans l’histoire, l’adoption de son premier texte sur sa proposition de résolution visant à dénoncer ces accords préférentiels avec Alger.
Une victoire à un vote près, due aux votes du RN mais aussi de ceux de la droite et des élus Horizons à l’Assemblée nationale.
Message reçu par Matignon
Face à ce vote, Marine le Pen appelle directement le gouvernement à l’action. "La suite, c’est qu’il faut évidemment que le gouvernement tienne compte du vote de l’Assemblée nationale. Il peut immédiatement faire connaître à l’Algérie le vote du peuple français", estime-t-il.
Et le message a été bien reçu par le Matignon. Quelques heures plus tard, Sébastien Lecornu appelle à de nouvelles discussions sur cet accord et plaide pour une relation franco-algérienne qui repartirait "dans l’intérêt de la France". "Si votre question, c’est est ce qu’il faut abroger cet accord de 68, eh bien, je pense qu’il faut le renégocier. Il appartient à une autre époque. La relation entre la France et l’Algérie a souvent été un sujet de politique intérieure en Algérie. On ne peut pas ne pas voir non plus que c’est aussi un sujet en France ", indique-t-il.
Une proposition qui n'a aucune valeur contraignante, mais qui reste hautement symbolique
Toujours est-il que la victoire du Rassemblement national n’a aucune valeur contraignante et n’exige pas d’application concrète, puisque seul le président de la République peut choisir de dénoncer ou non un accord international. Or, le chef de l’État plaide pour une reprise apaisée du dialogue avec Alger.
Reste que la portée symbolique de ce vote reste majeure, et que l’Élysée sait que si le Sénat s’empare du sujet pour le voter à son tour, la pression retombera alors directement sur les épaules d’Emmanuel Macron.