Gérald Darmanin 6:32
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Solène Leroux , modifié à
"On met grosso modo 18 mois à donner l'asile à quelqu'un", a expliqué le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, invité de la matinale d'Europe 1. "On a réduit les demandes d'asile de trois mois, mais il nous faudrait beaucoup plus réduire par l'organisation du ministère de l'Intérieur ce sujet", a-t-il concédé.

"Ce n'est pas parce qu'on va régler le problème de l'immigration, si tant est qu'il y ait un problème d'immigration, qu'on réglera le problème de la sécurité." Gérald Darmanin était jeudi l'invité de la matinale d'Europe 1, en codiffusion avec CNews. Interrogé sur l'immigration, et son impact potentiel sur la sécurité, le ministre de l'Intérieur d'Emmanuel Macron a longuement discuté des difficultés de traitements de demande d'asile : "Il y a une difficulté dans la demande d'asile (...) et on peut encore très largement s'améliorer" sur leur traitement, a-t-il notamment dit. "On a réduit les demandes d'asile de trois mois, mais il nous faudrait beaucoup plus réduire par l'organisation du ministère de l'Intérieur ce sujet", a-t-il concédé.

"On met grosso modo 18 mois à donner l'asile à quelqu'un", a expliqué le ministre de l'Intérieur. Il a également rappelé les différentes manières d'obtenir cet asile. Gérald Darmanin a également fait son mea culpa, pour les personnes "méritants" l'asile, et pour qui la demande prend tout autant de temps : "Objectivement, c'est un peu dur, voire très difficile, de notre part de ne pas lui donner s'il est poursuivi dans son pays, parce que pendant ce temps-là il ne peut pas travailler par exemple."

"Difficultés de détournement de la demande d'asile"

Autre possibilité : Il "n'a pas à avoir l'asile en France et en 18 mois, il a le temps de travailler au 'noir', soit de rencontrer quelqu'un sur le sol français, parfois de faire des enfants, et du coup deviennent inexpulsables, parce qu'on ne peut pas expulser des gens qui ont eu des enfants sur le territoire national". Selon Gérald Darmanin, ce dernier cas précis pourrait être moindre si le temps d'attente dans les traitements de demande d'asile étaient réduits.

Comme dans de nombreux pays européens, "il y a des difficultés de détournement de la demande d'asile". L'Agence européenne de protection des frontières Frontex a ainsi annoncé une hausse de 57% des franchissements illégaux de frontières au premier trimestre. Une augmentation logique pour le ministre de l'Intérieur, en raison de la situation en Afghanistan et en Ukraine.