Défense européenne : «Il y a de la flexibilité budgétaire pour les chars d'assaut, mais pas pour nos hôpitaux», fustige Manon Aubry
L'eurodéputée de La France insoumise, Manon Aubry, était l'invitée de La Grande interview Europe 1-CNews. Au micro de Sonia Mabrouk, elle est revenue sur le plan de la Commission européenne pour réarmer l'Union européenne. Un plan à 800 milliards d'euros et des États qui auront plus de flexibilité sur leur budget. Une mesure critiquée par Manon Aubry.
La mission est immense. Face à la Russie et au changement de position des Américains, la présidente de la Commission européenne a présenté son plan pour réarmer l'Union européenne. Ainsi, près de 800 milliards d'euros vont être investis, afin de permettre de muscler le jeu des pays membres. Dans les faits, 650 milliards d'euros seront mobilisés par les États eux-mêmes, tandis que l'Union débloquera environ 150 milliards d'euros d'aides.
Une flexibilité budgétaire à "géométrie variable"
Pour parvenir à cet effort, les futures dépenses de défense des États, ne seront pas prises en compte dans le respect du déficit public, limitée par Bruxelles à 3% par an, sous peine de sanctions. Une flexibilité budgétaire, largement fustigée par la députée européenne insoumise Manon Aubry, invitée ce jeudi matin sur le plateau de La Grande interview Europe 1-CNews.
"J'observe qu'il y a de la flexibilité budgétaire pour les chars d'assaut, mais pas pour nos hôpitaux", regrette-t-elle face à Sonia Mabrouk. "Il y a aujourd'hui une forme de géométrie variable dans les flexibilités budgétaires. Au Parlement européen, je me suis battue contre ces règles budgétaires qui précisément, ne permettent pas de répondre à nos besoins", poursuit-elle.
Soutenir le secteur de l'industrie militaire
"Moi, ce que je souhaite, c'est que plutôt qu'une économie de la guerre, on ait une économie de la paix, qui est fondée sur nos besoins", insiste Manon Aubry, qui dénonce également le manque de soutien de l'État dans le secteur de l'industrie militaire. Un secteur déjà en très bonne santé, mais où quelques entreprises connaissaient des difficultés.
"Je suis allée, il n'y a pas longtemps, en déplacement à côté de Grenoble, voir une entreprise qui s'appelle Arkema. Comme Vancorex, ces deux entreprises ont été abandonnées, alors qu'elles servent notamment à la production de missiles balistiques pour le nucléaire. L'État refuse de nationaliser et dans le même temps, on dit qu'on va réindustrialiser, alors que 50% de nos dépenses militaires en Europe servent à acheter des armes américaines", conclut Manon Aubry.