Hervé Morin 2:06
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Mathilde Durand
Le président de la Région Normandie, Hervé Morin, plaide pour une réouverture des plages et la gestion au niveau local des conditions d'accès. Avec d'autres maires du littoral, il a lancé une pétition. "Nous verrons, s'il n'y a aucune réaction de l'exécutif, les initiatives que nous prendrons", lance-t-il sur Europe 1. 
INTERVIEW

Alors que le déconfinement approche, les Français ne pourront pas de suite retrouver le chemin de la plage. Elles devront rester fermées jusqu'au 1er juin, au moins, selon les consignes du gouvernement, en raison du coronavirus. Une décision décriée par les riverains et les édiles. "Les pages doivent rouvrir maintenant, dès le 11 mai. On ne comprend pas cette absence de bon sens qui consiste à ouvrir les espaces publics les jardins, les forêts, les parcs et d’interdire le seul espace pour lequel on est sur des immensités et des profondeurs infinies", s'agace sur Europe 1 Hervé Morin, président de la Région Normandie.

"Eviter le phénomène aimant"

Il cite l'exemple de la plage de Granville, en Normandie, qui offre à marée basse une superficie d'un million de mètres carrés, ou encore celle de Cabourg de 450.000 mètres carrés. "On ne comprends toujours pas pourquoi nos compatriotes ne pourraient pas bénéficier de cet espace pour marcher, aller courir", pointe le président de Région.

A ses interrogations, l’exécutif a répondu vouloir "éviter le phénomène aimant". "On risquerait de provoquer un afflux de Parisiens sur les plages, pour faire simple", résume Hervé Morin. "Sauf qu'il y a une règle qui est simple, celle des 100 kilomètres." 

Laisser l'organisation aux maires

En collaboration avec des édiles du littoral, il a lancé une pétition afin de déléguer l'organisation aux maires. Selon lui, ce sont les édiles qui devraient pouvoir décider des conditions d'accès et d'ouverture des plages, en fonction de leurs configurations. "Nous avons proposé que ce soit à marée basse, car nous avons des marées profondes, que ce soit pour des activités dites dynamiques, nautiques, et interdire que l'on puisse y mettre sa serviette."

"On est plutôt légitimiste en Normandie, on commence par faire appel au chef de l'Etat, au nom du bon sens. Ensuite nous verrons, s'il n'y a aucune réaction de l'exécutif, les initiatives que nous prendrons." Depuis le début de la crise sanitaire, les édiles ont su s'organiser, rappelle Hervé Morin et il appelle Emmanuel Macron à leur faire confiance sur la gestion des plages. "J'espère que le président de la République qui a changé d'avis sur beaucoup de sujet soit capable de le faire, car c'est une preuve d'intelligence", poursuit-il.