David Rachline : "Je vois Marine Le Pen portée par une dynamique assez spectaculaire"

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Sylvain Chazot, envoyé spécial à Lyon
Le directeur de campagne de Marine Le Pen est plus que confiant sur les chances de sa championne.
INTERVIEW

La présidente du Front national lance officiellement sa campagne présidentielle samedi et dimanche, à l’occasion des "Assises de Marine Le Pen", organisées à Lyon. Son directeur de campagne, David Rachline, fait le point après un mois de janvier quelque peu mouvementé pour son camp, avec notamment l’annulation de plusieurs déplacements en l’espace de quelques jours. 

Ca y est, la campagne présidentielle de Marine Le Pen est lancée. Après un mois de janvier un peu chaotique, vous êtes rassuré ?

David Rachline : Je n’ai jamais été inquiet. Je vois Marine [Le Pen] portée par une dynamique assez spectaculaire sur le plan militant et sur les sondages, une dynamique qui vient de loin. Vous vous souvenez des résultats aux différentes élections, aux élections européennes puis aux régionales [le FN était arrivé en tête dans six régions au premier tour et n’en a finalement remporté aucune, Ndlr] ? Les résultats ne viennent pas de nulle part. Ce sont des résultats spectaculaires. Elle a réussi à mener ce mouvement au plus niveau qu’il ait connu. Donc il n’y a aucune inquiétude notre côté. Après, il y a toujours les aléas de l’agenda…

Mais il n’y a pas une crainte d’aller sur le terrain ? On a l’impression que le moindre déplacement de Marine Le Pen est sujet à problème…

Non, très objectivement, il n’y a aucune crainte de notre part. Des déplacements ont eu lieu. Elle a été à Denain, elle a été à Calais, elle a multiplié les déplacements et elle va encore les multiplier mais on ne voulait pas partir trop tôt. La campagne est audible, ses propositions sont désormais publiques et elle va pouvoir aller les défendre en meetings, en réunions publiques, dans les déplacements à la rencontre des Français.

Vous avez l’air très confiant, comme si la présence de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle était actée pour vous. Mais dans les derniers scrutins (Brexit, présidentielle américaine, primaire de la droite ou de la Belle Alliance populaire) on a eu des surprises. Est-ce que la surprise de cette présidentielle ça ne serait pas Marine Le Pen éliminée dès le premier tour ?

Je suis enthousiaste donc j’essaye de transmettre mon enthousiasme et ma foi militante. Pour autant, rien n’est jamais acté en politique. Donc vous dire quel score on fera au premier tour, je ne sais pas. On va profiter de ces mois de campagne pour continuer à diffuser notre projet, continuer à convaincre, continuer à progresser dans les sondages, ce qui est plutôt la dynamique en cours. Mais rien n’est jamais sûr, vous avez raison.

Vous êtes en guerre contre la "caste". C’est quoi la "caste" ?

La caste, c’est les gens qui décident à la place des Français. Ça peut être des commissaires européens, ça peut être des grands banquiers d’affaires, ça peut être la finance internationale qui gère et impose aux nations un certain nombre de choix, l’austérité, etc. Ça peut être un certain nombre de médias, parfois, qui ne sont pas tout à fait libres, on en a parlé récemment.

Vous pensez à qui ? A Russia Today [site prorusse financé par le Kremlin et ayant développé son antenne en France] ?

Non, mais on peut se demander si l’influence de monsieur Drahi sur un certain nombre de médias rend la possibilité pour les journalistes de faire un travail parfaitement neutre. On se pose la question en tout cas. Vous avez un certain nombre de collègues qui l’ont dit, à iTELE ou à d’autres endroits. C’est donc bien que la direction doit jouer, à un moment ou un autre.