3:19
  • Copié
Anne Legall, Claudia Bertram avec AFP , modifié à
A l'Assemblée Nationale, Jean Castex a annoncé que la vaccination allait débuter en France "dès la dernière semaine de décembre" pour les personnes les plus à risque. Le Premier ministre a toutefois précisé que le début de cette campagne n'aurait lieu que si les conditions étaient réunies tant sur le plan européen que français.

Une vaccination en 2020 est possible, sous conditions. Lors d'une prise de parole à l'Assemblée Nationale, le Premier ministre Jean Castex a confirmé que la vaccination contre le coronavirus devrait débuter en France "dès la dernière semaine de décembre". Un planning qui est conditionné et qui n'aura lieu que "si les conditions sont réunies" en France et en Europe. Le Premier ministre a précisé que les populations non prioritaires attendront "la fin du printemps".

Sous condition de l'autorisation de l'Agence européenne du médicament

M. Castex a conditionné le coup d'envoi de la campagne à l'autorisation de mise sur le marché de l'Agence européenne du médicament "attendue pour le 21 décembre" et à un avis de la Haute autorité de santé rendu "dans la foulée". Cette "première phase s’échelonnera sur une période de six à huit semaines, pour tenir compte du délai de 21 jours entre la 1ère vaccination et le rappel", a ajouté le Premier ministre. 

Alors que la Grande-Bretagne a déjà lancé sa campagne de vaccination et que les Etats-Unis l'ont fait lundi, l'Agence européenne des médicaments avait donné un coup d'accélérateur en annonçant mardi, sous pression de l'Allemagne, qu'elle se pencherait finalement le 21 décembre - une semaine plus tôt que prévu - sur l'autorisation du vaccin Pfizer-BioNTech. Olivier Véran, qui a pris la parole après le chef du gouvernement a rassuré sur la sécurité de ce vaccin.

"Aucune vaccination n'aura lieu sans que le consentement éclairé ait pu être exprimé"

Jean Castex a affirmé que la stratégie vaccinale hexagonale reposait sur les principes de "confiance" et "transparence". "Il nous faut rappeler que si un vaccin est autorisé, ça n'est qu'au terme d'une procédure rigoureuse d'essais et d'évaluations, à la fois européenne et nationale", a martelé le Premier ministre. Le chef du gouvernement a en outre précisé qu'une consultation médicale sera proposé en amont de l'acte de vaccination, lequel devant être lui-même fait sous une supervision médicale. "Aucune vaccination n'aura lieu sans que le consentement éclairé ait pu être exprimé", a assuré le Premier ministre.

Une deuxième phase concernant les personnes présentant un facteur de risque ainsi que certains professionnels de santé, environ 14 millions de personnes, doit avoir lieu autour de début mars. Jean Castex a rappelé que les populations non prioritaires attendront "la fin du printemps". Cette annonce représente un léger glissement alors qu'il avait indiqué il y a deux semaines vouloir initier cette phase "à partir du printemps".

Un débat sans vote à l'Assemblée

Les exposés du Premier ministre et du ministre de la Santé, Olivier Véran, devant les députés sont être suivis d'un débat sans vote. Les députés, tous bords confondus réclament de la transparence sur la méthode et le calendrier ainsi que de la pédagogie. Le même exercice aura ensuite lieu jeudi devant le Sénat, à majorité de droite, mais déjà à l'Assemblée le gouvernement à reçu des critiques.

Pour le député PS Gérard Leseul, le gouvernement à sa part de responsabilité dans le manque de confiance dans ce vaccin. "L'hésitation voire la réticence vaccinale et la défiance qui sont installés depuis plusieurs mois trouvent majoritairement leurs racines dans la gestion brouillonne de cette crise par notre gouvernement. Les dysfonctionnements, cafouillages, approximations du printemps animent encore douloureusement les discussions."

Même son de cloche pour le député LR de la Manche, Philippe Gosselin qui craint "pour la troisième fois qu'on ait ce type de cafouillages : qu'il n'y ait pas dans telle ou telle ville, ou laboratoire, la possibilité de le faire, qu'on ait des ruptures de stock, etc. Il faut arrêter de jouer les apprentis".