Coronavirus : Marine Le Pen accuse le gouvernement "d'incohérence totale"

© GERARD JULIEN / AFP
  • Copié
avec AFP
Lors d'un déplacement au salon de l’agriculture ce mardi, la présidente du Rassemblement national a dénoncé l'attitude du gouvernement à propos du coronavirus. Pour Marine Le Pen, "l'ensemble des mesures de protection n'ont pas été prises". La députée du Pas-de-Calais affirme que "la frontière est un élément de protection des populations, quelle que soit la situation". 

Marine Le Pen a réclamé mardi au gouvernement "des mesures plus sérieuses" face au coronavirus, dénonçant une "incohérence totale" de la France dans sa gestion du risque du coronavirus et réclamant de nouveau des contrôles aux frontières. "Les Français ne sont pas des enfants, il faut leur dire la vérité. Ne pas leur dire la vérité c'est en réalité aggraver le sentiment de danger de la population", a accusé la présidente du Rassemblement national lors d'une visite au salon de l'agriculture.

"Il faut qu'on prenne des mesures plus sérieuses"

Selon elle, "l'ensemble des mesures de protection n'ont pas été prises puisqu'au moment où nous nous parlons, nous sommes dans une incohérence totale : nous mettons en quarantaine des Français qui reviennent de Chine mais en revanche des avions reviennent de Chine, plusieurs, chaque jour en France, sans qu'il n'y ait aucune mesure en ce qui les concerne", a-t-elle accusé.

"Est-ce que pour ça, ils ont pris véritablement la mesure du problème ? Je n'en ai pas le sentiment", a-t-elle ajouté, évoquant des "témoignages de gens qui reviennent de Pékin à qui on n'a absolument rien demandé" et à qui "on indique vaguement une affiche scotchée dans un aéroport". "Il faut vraiment évidemment, maintenant que nous sommes confrontés à une épidémie importante en Italie, mais pas seulement, en Iran également (...), qu'on prenne des mesures qui soient des mesures plus sérieuses", a ajouté Marine Le Pen.

"La frontière en réalité est un élément de protection des populations"

Faut-il instaurer des contrôles aux frontières ? "Bien sûr, mais il faut des contrôles de toute façon : la frontière en réalité est un élément de protection des populations, quelle que soit la situation", a-t-elle affirmé en évoquant "tous les gens qui traversent la frontière sans être du tout contrôlés, car ils sont en situation clandestine".Le ministre de la Santé Olivier Véran a souligné mardi que la France "ne ferme pas les frontières, car ça n'aurait pas de sens" et qu'"à ce stade, il n'y a pas lieu (de l')envisager". 

La Commission européenne avait indiqué la veille ne pas souhaiter dans l'immédiat le rétablissement de contrôles aux frontières à l'intérieur de l'UE, une décision qui reste à l'initiative des Etats membres, et qui doit être "basée sur une évaluation des risques crédible et des preuves scientifiques", être "proportionnée" et "prise en coordination avec les autres". Selon Bruxelles, aucun pays n'a pour l'instant notifié à la Commission avoir pris une telle décision à cause du nouveau coronavirus.