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Jacques Serais / Crédits photo : LUDOVIC MARIN / AFP , modifié à
En donnant une conférence de presse mardi soir, le chef de l'État voulait relancer son second quinquennat, après une fin d'année 2023 difficile et un début d'année 2024 marqué par la nomination de Gabriel Attal au poste de Premier ministre. Mais en dehors de quelques mesures annoncées, son cap ne semble pas plus clair ce mercredi matin.

Le président Emmanuel Macron a tenu, mardi soir, une grande conférence de presse depuis l'Élysée pendant laquelle il a tenté de dessiner une France "plus juste et plus forte". Deux heures qui n'ont pas convaincu l'opposition. "On est carrément dans le déni et les vieilles ficelles du gauchisme [...] je suis absolument consterné par la logorrhée interminable du président", s'est agacé, au micro d'Europe 1, le député RN Jean-Philippe Tanguy

Emmanuel Macron se pose en garant de l'ordre

Emmanuel Macron a tenté de se poser en garant de l'ordre. "Avoir une France plus forte, c'est aussi assurer l'ordre", a-t-il lancé. L'autorité va avec l'émancipation et l'ordre avec le progrès, insiste-t-il. "L'ordre, en contrôlant mieux nos frontières. L'ordre, en luttant contre les incivilités. L'ordre en luttant contre la drogue. L'ordre, en luttant aussi contre l'islam radical."

Mais sur tous ces points, le chef de l'État a davantage défendu son bilan et fait peu de nouvelles annonces, si ce n'est la mise en place de dix opérations place nette par semaine pour lutter contre le trafic de drogue. Avec 4.000 points de deal en France, il faudrait donc sur le papier près de huit ans pour tous les éradiquer, avec un taux de réussite de 100 %.

Emmanuel Macron est aussi revenu sur les émeutes de fin juin début juillet. "Il y a eu une réponse implacable de l'État et de la justice", se félicite-t-il. Mais ce n'est pas un sujet d'immigration pour le président. Six mois après, l'explication réside dans le fait que ces jeunes étaient souvent sans école, avec la réforme du baccalauréat, et qu'ils ne partaient pas non plus en vacances.

Pas de surprise sur le fond

L'entourage du chef de l'État assurait que ce "rendez-vous avec la Nation" serait un nouveau souffle. Il n'aura été qu'une respiration. Sur la forme, le chef de l'État a maîtrisé l'exercice avec habileté. Une courte introduction, des réponses concises et un timing respecté... Mais alors qu'il demande de l'audace à son gouvernement, Emmanuel Macron n'a sur le fond pas surpris.

Le cap du chef de l'État ne gagne pas en clarté

Le chef de l'État a défendu son bilan, a promis un meilleur futur qu'aujourd'hui et il a fait des annonces sur l'école comme la possible généralisation de la tenue unique en 2026. Mais sur plusieurs enjeux de taille, tel que la baisse de la natalité ou l'élargissement du champ du référendum aux questions de société, le Président a entretenu le flou.

Conséquence : son cap n'a pas gagné en clarté. "Pas de changement de cap mais la poursuite du dépassement", a insisté Emmanuel Macron. Il s'est d'ailleurs employé à parler aux électeurs de droite, faisant ici appel au "bon sens", déclarant vouloir "que la France reste la France". Une façon d'essayer de séduire, sans toutefois donner de véritable preuve d'amour.