Comment Hollande et Valls ont vécu la journée de manifestation

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Aurélie Herbemont et M.S. , modifié à
L'exécutif se veut rassurant après la première journée de mobilisation contre la loi Travail, mais cette dernière pourrait s'amplifier au fil des semaines.

L’Elysée et Matignon ne commentent pas la mobilisation contre le projet de loi El Khomri sur le droit du travail. L’heure est à la construction de la réforme, explique un conseiller de Manuel Valls, quand un proche de François Hollande confie : "Quels que soient les chiffres, il faut respecter et écouter la jeunesse pour améliorer le texte".

Une mobilisation qui pourrait bien prendre de l'ampleur. Bref, au sommet de l’Etat, on se veut apaisant et on précise que les arbitrages ne sont pas encore rendus. Le président et le Premier ministre vont rendre une nouvelle copie en début de semaine prochaine. Les manifestations qui ont eu lieu mercredi à l’appel d’organisation étudiantes et lycéennes et de syndicats n’étaient pas monstres. Le gouvernement peut donc être soulagé, mais il doit être vigilant.

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Gauche contre gauche. Car si on les compare avec la dernière mobilisation de la jeunesse contre le contrat première embauche (CPE) en 2006, on voit que la première manifestation avait rassemblé 218.000 personnes, selon la police. Les chiffres de mercredi sont similaires, avec 224.000 militants qui sont descendus dans la rue, d’après les autorités. Les syndicats et organisations estiment de leur côté que de 400.000 à 500.000 personnes ont manifesté contre le projet de loi. Sauf que la mobilisation anti-CPE avait pris tellement d’ampleur au fil des semaines que le gouvernement Villepin avait fini par abandonner sa réforme. Du temps du CPE, c’était la gauche contre la droite. Là, c’est plus gênant pour le gouvernement : c’est la gauche contre la gauche.