C’est l’information qui secoue le landernau médiatico-politique depuis mardi : la nomination de l’éditorialiste Bruno Roger-Petit comme porte-parole de la présidence. L‘émotion est d’autant plus vive que le président de la République, soucieux de normaliser ses relations avec les journalistes, a choisi précisément un polémiste qui s’est souvent fait des ennemis, notamment chez ses collègues. Mais l’entente entre les deux hommes est telle que le chef de l’Etat a franchi le pas.
La rencontre en octobre 2016. Entre Bruno Roger-Petit et Emmanuel Macron, tout a commencé avec une interview. Remontons le temps : octobre 2016, Emmanuel Macron a quitté le gouvernement, mais il n’est pas encore candidat officiel à la présidentielle. Le magazine Challenges se dit "bingo" c’est le moment de faire une interview de fond du leader d’En Marche. Pour mener l’entretien, le journal envoie envoie trois éditorialistes chevronnés : Maurice Szafran, Nicolas Domenach, et, bien sûr, Bruno Roger-Petit.
Coup de foudre. Après avoir monté, en ascenseur, 14 étages de la Tour Montparnasse pour rejoindre le QG parisien d’Emmanuel Macron, les trois hommes rencontrent le futur président de la République. On se serre la main, on s’installe, l’entretien commence, et là… coup de foudre intellectuel entre les deux hommes, selon les confidences d'un témoin de la scène.
Un entretien plus long que prévu. Bruno Roger-Petit le mitterrandiste est séduit par ce presque-candidat qui parle de solennité présidentielle. Emmanuel Macron, lui, apprécie les questions du journaliste, au point de faire durer l’entretien plus de deux heures, alors que c’est une heure qui était prévue. Voilà comment tout a commencé. Nommé mardi, Bruno Roger-Petit prend ses fonctions lundi prochain.