Cahuzac a été un choix "malencontreux et même douloureux" pour Hollande

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François Hollande, ici en 2013 avec Jérome Cahuzac, regrette d'avoir nommé ce dernier au gouvernement. © MIGUEL MEDINA / AFP
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Europe1.fr avec AFP
L'ancien président de la République estime cependant que l'affaire Cahuzac a permis de renforcer la politique de lutte contre la fraude. 

François Hollande est revenu vendredi sur la nomination de Jérôme Cahuzac, condamné pour fraude fiscale, au poste de ministre du Budget, "un choix malencontreux et même douloureux".

"Sur des choix malencontreux de personnes, il y en a un que je revendique comme étant malencontreux et même douloureux, c'est celui de Cahuzac", a confié l'ancien président à l'antenne de RMC.

"Il a lui-même menti devant moi". "Bien sûr je n'avais aucune information, il a lui-même menti devant moi, devant l'Assemblée nationale, devant les Français. Ça, ça a vraiment pour moi été une douleur, parce que je voulais la République exemplaire", a poursuivi l'ancien chef de l'État. "Mais (...) la République exemplaire, ce n'est pas de penser que les individus vont être exemplaires. C'est que la sanction doit être exemplaire et que nous puissions prévenir ces comportements-là", a-t-il ajouté.

"Si je puis dire, à cause de l'affaire Cahuzac, et tant mieux, nous avons pu faire entrer plus de 30 milliards d'euros grâce à la politique de lutte contre la fraude que nous avons mise en place au niveau français, et au niveau européen", s'est cependant félicité François Hollande.

La peine est "exemplaire", selon François Hollande. L'ex-ministre socialiste du Budget Jérôme Cahuzac a été condamné mardi en appel pour fraude et blanchiment à une peine de quatre ans d'emprisonnement dont deux avec sursis, une amende de 300.000 euros et cinq ans d'inéligibilité. La loi permet pour toute peine allant jusqu'à deux ans d'emprisonnement, et en l'absence de récidive, la possibilité d'un aménagement immédiat. Une demande qui pourra être acceptée ou rejetée par le juge d'application des peines.

La justice "est passée, il fallait qu'elle passe. La question 'prison ou pas prison' ce n'est pas à moi de le dire. Seule la justice peut prononcer les peines. La peine est sévère et elle est exemplaire à bien des égards", a conclu l'ancien président de la République.