Xavier Bertrand était l'invité du "Grand Rendez-vous" sur Europe 1. 1:12
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Ariel Guez , modifié à
Invité du "Grand Rendez-vous" sur Europe 1, Xavier Bertrand, le président de la région Hauts-de-France est revenu sur la situation de Bridgestone, qui a annoncé la fermeture de son site de Béthune, menaçant ainsi plus de 800 emplois. Il indique que la région est prête à "financer une grande partie des investissements" qui pourraient sauver le site. 
INTERVIEW

Le fabricant de pneumatiques Bridgestone a annoncé cette semaine la fermeture de son usine de Béthune, dans le Nord, qui emploie 863 personnes. Invité du "Grand Rendez-vous" sur Europe 1, le président de la région Hauts-de-France a dénoncé cette situation. Alors qu'une réunion doit avoir lieu lundi avec le gouvernement et les élus locaux, Xavier Bertrand a annoncé dimanche que la région était prête à "financer une grande partie des investissements" qui pourraient sauver le site. "S’il y a des engagements clairs pour l’emploi sur le site et des perspectives", précise-t-il. "Pas de l’emploi pour six mois ou pour six ans, pour beaucoup plus que cela !"

"La région ne viendra pas symboliquement comme l'Etat"

Les difficultés de l'entreprise étaient connues, et en 2019, la direction de Bridgestone avait proposé un "pacte de compétitivité" : les salariés devaient augmenter leur temps de travail en échange d'un investissement de la direction de 6,5 millions d'euros. À l'époque, les salariés avaient rejeté ce pacte. Ont-ils bien fait ? "Ils ont compris que c'était reculer pour mieux sauter : on leur demandait des efforts et ils étaient prêts à en faire, mais la direction n'en faisait pas", dénonce Xavier Bertrand. 

"On n'est pas comme aux États-Unis, on ne jette pas les gens comme des kleenex"

Car selon le président de la région Hauts-de-France, les 6,5 millions d'euros promis par Bridgestone pour le site de Béthune sont loin d'être suffisants. Xavier Bertrand table plutôt sur "150,200 ou 2000 millions d'euros". "La région ne viendra pas symboliquement comme l'Etat", glisse-t-il. Offensif, Xavier Bertrand affirme que l'Etat doit montrer à Bridgestone qu'ils "ont plutôt intérêt à investir enfin sur ce site plutôt que de partir comme ils s’apprêtent à le faire. Pour leur image, et s'ils ne comprennent pas, pour leur chéquier."

"Si on a affaire à des financiers qui ont une calculatrice à la place du cœur, il va falloir qu'ils voient qu'on ne part pas de France comme ça. On n'est pas comme aux États-Unis, on ne jette pas les gens comme des kleenex."