Blanquer aspergé de chantilly : les professeurs dénoncent une Éducation nationale «en chute libre»

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Les deux professeurs qui ont reconnu avoir aspergé de crème chantilly Jean-Michel Blanquer ont expliqué lundi à l'AFP ne pas avoir prémédité leur acte. (Illustration) © CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
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avec AFP , modifié à
Sur leur compte Twitter "ProfsChantillyonneurs" qu'ils ont créé dimanche, Christophe et Olivier, deux enseignants de technologie et d'arts plastiques en collège REP, expliquent longuement leur geste dans une vidéo potache intitulée "Blanquer mousse-Montargis-Chantilly gate".

Les deux professeurs qui ont reconnu avoir aspergé de crème chantilly Jean-Michel Blanquer, en campagne pour les législatives samedi à Montargis, ont expliqué lundi à l'AFP ne pas avoir prémédité leur acte et dénoncent sur Twitter une Éducation nationale en "chute libre". Jean-Michel Blanquer faisait campagne sur un marché lorsqu'il a reçu de la crème chantilly au visage, avant de déposer plainte. Sur leur compte Twitter "ProfsChantillyonneurs" qu'ils ont créé dimanche, Christophe et Olivier, deux enseignants de technologie et d'arts plastiques en collège REP, expliquent longuement leur geste dans une vidéo potache intitulée "Blanquer mousse-Montargis-Chantilly gate".

Pas prémédité

"On allait sur le marché et c'est la saison des fraises", a précisé à l'AFP Christophe, qui dément toute volonté préméditée de s'en prendre au candidat Blanquer. Enseignants depuis 20 ans, les deux hommes de 51 et 57 ans, accusés d'avoir fait usage de la violence face à l'ancien ministre, racontent dans leur vidéo la violence subie au quotidien au sein de l'institution scolaire. "La violence, c'est 12% d'élèves qui arrivent en 6ème et qui ne sont pas capables de lire ou de comprendre un texte. Combien sortent du système scolaire humiliés, méprisés, et sans solution d'avenir ?", interrogent-ils.

"La violence ce sont les agressions physiques et les insultes au quotidien", c'est "le manque d'adultes pour protéger nos enfants, les éduquer, les aider : pas d'infirmières, pas de psychologues, pas de surveillants en nombre suffisant. La violence, c'est de mépriser les enfants et les parents en embauchant des gens non formés en 30 minutes", scandent-ils en chœur.

En comparution le 4 juillet

Point d'indice "gelé depuis des années", pourvoir d'achat "en berne", "l'Éducation nationale est en chute libre, mais Jean-Michel Blanquer a lui son parachute pour les législatives à Montargis", critiquent les enseignants, qui dénoncent tout autant la candidature de l'ancien ministre dans leur circonscription que son bilan au ministère. Ils ajoutent vouloir détailler dans une prochaine vidéo "leurs conditions d'arrestation et leurs 8 heures de garde à vue".

Les deux quinquagénaires comparaîtront le 4 juillet à 9 heures au tribunal judiciaire de Montargis pour une audience de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, ou plaider-coupable. Ils devront répondre de "violences en réunion n'ayant pas entraîné d'incapacité totale de travail", délit pour lequel la peine encourue est de trois ans d'emprisonnement.