Amélie de Montchalin 5:09
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Manon Fossat , modifié à
En pleine polémique autour des vacances de Jean-Michel Blanquer à Ibiza juste avant la rentrée des classes, la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin, a estimé sur Europe Matin mercredi que le ministre de l'Education "a dit tout ce qu'il avait à dire", et que nous avons intérêt "à mettre ces débats de côté".
INTERVIEW

Jean-Michel Blanquer était l'invité du JT de TF1 pour faire taire les accusations en dilettantisme après les révélations de ses vacances à Ibiza. Le ministre a en effet voulu montrer qu’il a pris la mesure du problème suscité par ces quatre jours de vacances, juste avant une rentrée des classes sous Covid-19, très compliquée pour les parents d’élève. Invitée sur Europe Matin mercredi, la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin, est revenue sur cette polémique et a estimé que "nous avons intérêt à mettre ce feu de paille de côté".

"Mettre de côté les polémiques"

"Le ministre a dit tout ce qu'il avait à dire sur le sujet mardi à l'Assemblée. Maintenant je pense que dans l'intérêt de notre pays, dans l'intérêt de nos enfants, dans l'intérêt du service public, nous avons intérêt à mettre ces débats, ces polémiques, parfois ces feux de paille qui émergent, de côté et à nous concentrer sur ce que les Français attendent de nous", a-t-elle appelé. "Et c'est que nous soyons à leurs côtés pour que ce pays malgré sa crise très éprouvante tienne debout, et que nous soyons à l'honneur du courage dont ils font preuve chaque jour."

Elle a en effet estimé que ce qui compte à l'heure actuelle, c'est "l'état de notre pays". "On est dans un moment où l'on voit bien que les parents sont fatigués, les enseignants et les enfants aussi en ont marre. Donc il ne faut pas perdre le cap parce que les Français ne perdent pas le cap [...] Le gouvernement a pris un engagement, c'est que dans cette crise nous ne mettrions pas les enfants de côté", a-t-elle poursuivi. 

"Un dialogue continu avec les enseignants"

Alors qu'un nouvel appel à la grève a été lancé dans l'Education nationale pour la journée de jeudi concernant le protocole sanitaire imposé dans les écoles, la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques a assuré qu'"il faut s'ajuster". "Depuis le début de cette crise le président de la République l'a toujours dit : 'On ne sera peut-être pas toujours parfait mais comptez sur nous pour corriger le tir'. Alors oui, ça veut dire que les protocoles se sont ajustés", a-t-elle expliqué. 

"Nous sommes dans une période particulière, le virus lui-même évolue. Donc ce qui se joue dans le gouvernement depuis maintenant deux ans c'est un dialogue continu avec les enseignants", a encore assuré Amélie de Montchalin. "La grève est un droit et je crois au dialogue social qui apporte des solutions. Et dans les mouvements des enseignants aujourd'hui, d'autres choses se mêlent comme le pouvoir d'achat", a encore soulevé la ministre. "Alors est-ce qu'on a tout résolu ? Non. Mais est-ce qu'on s'est engagé ? Oui", a-t-elle assuré. 

Elle a enfin reconnu qu'il faut aller encore plus loin par rapport aux engagements vis-à-vis des enseignants. "La politique c'est du sang-froid, de la méthode, du dialogue. Donc s'il faut continuer le dialogue, on continue. On a encore beaucoup de travail et nous n'avons aucune naïveté sur l'état de fatigue et de lassitude de ceux qui sont au front, en première ligne. On parle beaucoup des soignants mais les enseignants se sont mobilisés pendant le confinement, puis lors du déconfinement et ce protocole est également  particulièrement éprouvant. Alors on continuera à agir avec lucidité."