Attentats en Nouvelle-Zélande : Marine Le Pen dit ne "pas connaître" la thèse du "grand remplacement"

"Au RN, nous n'avons jamais lutté contre les musulmans. Nous ne luttons pas d'ailleurs contre l'islam. Nous luttons contre le fondamentalisme islamiste", s'est défendue Marine Le Pen.
"Au RN, nous n'avons jamais lutté contre les musulmans. Nous ne luttons pas d'ailleurs contre l'islam. Nous luttons contre le fondamentalisme islamiste", s'est défendue Marine Le Pen. © ALBERTO PIZZOLI / AFP
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Europe1.fr avec AFP
"Je ne connais pas cette théorie du 'grand remplacement'. Je n'ai jamais utilisé ce terme-là", a déclaré Marine Le Pen. Dans son manifeste, l'auteur de l'attentat de Christchurch s'est revendiqué de cette théorie.

Marine Le Pen a déclaré dimanche qu'elle ne "connaissait pas" la thèse du "grand remplacement", citée par l'auteur du carnage en Nouvelle-Zélande qui, à ses yeux, "ne vaut pas mieux que Daech".

"Je n'ai jamais utilisé ce terme-là". "Je ne connais pas cette théorie du 'grand remplacement'. Je n'ai jamais utilisé ce terme-là", a déclaré sur France 3 la présidente du Rassemblement national. Les partisans de cette thèse complotiste et raciale considèrent que la population blanche européenne (et chrétienne) est "remplacée", de manière organisée, par une population immigrée de couleur (et musulmane), et accusent le "multiculturalisme" d'en être la cause.

 

Le terroriste cite Marine Le Pen. L'adhésion à cette thèse est deux fois plus forte chez les sympathisants du RN que parmi la moyenne des Français, selon une étude de l'Ifop pour la fondation Jean Jaurès et l'observatoire Conspiracy Watch publiée en février. 

Brenton Tarrant, l'extrémiste australien, auteur du massacre en Nouvelle-Zélande, a évoqué dans un manifeste un "génocide blanc" du fait de l'"immigration de masse" et des "envahisseurs", et affirme que les facteurs déterminants ont été la défaite à la présidentielle de 2017 de Marine Le Pen et la mort de la petite Ebba Åkerlund à 11 ans dans une attaque au camion-bélier en 2017 à Stockholm.

Marine Le Pen s'en défend. Le présidente du RN a noté que le tueur citait "beaucoup de gens et beaucoup de choses et n'importe quoi d'ailleurs dans son manifeste". "Il dit qu'il a été déçu par l'élection d'Emmanuel Macron. Il dit aussi qu'il est pour la défense du climat et que son acte vise à éviter la surpopulation. Est-ce que pour cela, vous vous permettriez objectivement de faire un lien entre ce barbare et les gens qui ont manifesté hier pour le climat ?", a-t-elle demandé.

 

Pas de lutte "contre les musulmans", ni "contre l'islam". "Au RN nous n'avons jamais lutté contre les musulmans. Nous ne luttons pas d'ailleurs contre l'islam, qui est une religion. Nous luttons contre le fondamentalisme islamiste, qui est une idéologie qui a fait des centaines d'attentats dans le monde, y compris contre des mosquées", a fait valoir la députée du Pas-de-Calais. Selon elle, "il n'y a pas d'islamophobie en France" ni "de mouvement d'ailleurs qui expose une théorie contre l'islam. Il y a des gens qui luttent contre le fondamentalisme islamiste".

Lors de sa rentrée politique à Fréjus, dans le Var, en septembre, Marine Le Pen avait dénoncé sur Twitter une immigration qui fera disparaître "par dilution ou substitution" culture et mode de vie, s'en prenant à la "folle politique immigrationniste" de l'UE.