Attentat de Nice : et s'il n'y avait pas d'hommage national ?

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David Doukhan et B.B , modifié à
L’Elysée, même s’il n’a pas encore été saisi à ce stade, se tient prêt à organiser toute cérémonie qui pourrait convenir à la volonté des familles.

L’attentat de Nice s’est déroulé il y a une semaine, et le bilan est toujours de 84 morts et des centaines de blessés. Après les attaques du Bataclan et des terrasses, l’Etat avait organisé un hommage national aux Invalides pour les victimes. Mais cette fois, cela n’en prend pas le chemin.

"Certains tiennent l’Etat responsable de la perte de leur proche". L’Elysée n’a pas, pour le moment, reçu de demande de la part des familles. Or, c’est la volonté des familles qui primera sur tout le reste. C’est le préfet qui est en contact avec les proches des victimes et les élus locaux, c’est lui qui se renseigne, essaie de savoir quel est le désir des familles. A ce stade, l’hommage national ne semble pas être la réponse attendue pour essayer d’atténuer la douleur. "Il y a des expressions de colère, certains tiennent l’Etat responsable de la perte de leur proche et jugent donc cet Etat indigne d’honorer leurs morts", raconte une source sur place. D’autres disent : "pourquoi pas, mais alors à Nice et pas à Paris".

"Aux Invalides, ce serait plus facile". L’Elysée, même s’il n’a pas encore été saisi à ce stade, se tient prêt à organiser toute cérémonie qui pourrait convenir à la volonté des familles. Ceci étant dit, les conseillers gouvernementaux concernés ont en tête l’image de Manuel Valls sur la promenade des Anglais. "On sait très bien qu’on s’expose si on va là-bas. Aux Invalides, ce serait plus facile". Mais ce n’est pas tout. Il y a aussi une réflexion au sommet de l’Etat. Faut-il donner le sentiment d’une sorte de systématisme de l’horreur, l’impression d’un enchaînement immuable qui se répète : attentat, deuil national, minute de silence puis hommage ?

Charlie n'en voulait pas. "Ce n’est pas forcément souhaitable, on ne veut pas être dans la commémoration mais dans l’action", explique un conseiller du gouvernement. Pour mémoire, il n’y avait pas eu d’hommage national après les attentats de Charlie, précisément parce que certaines familles n’en voulaient pas. Après le Bataclan, au contraire, les proches s’étaient assez vite regroupés et manifestés pour demander l’organisation d’une cérémonie.